À France

paratge

Ô toi mon beau pays, comment tolères-tu

Que des nantis pompeux, en superbe uniforme,

Te griffent au visage sans la moindre vertu

Pour défendre, qu'ils disent, leurs salaires énormes ?

 

Ô toi mon beau pays, ne frissonnes-tu pas

Quand d'autres en souffrance, habitent dans la rue

Et n'ont pour seule issue qu'un assuré trépas

Tant ils sont démunis, sans la portion congrue ?

 

Ô toi mon beau pays, n'as-tu pas la nausée

Que ton Égalité soit ainsi fourvoyée

Par des jeux de pouvoir et des grèves posées

Ta faillite imminente due à tes employés ?

 

Ô toi mon beau pays, n'es-tu pas offensé

Quand de ta Liberté on arrache les ailes

Pour la santé publique, un impôt bien pensé

Taxe l'air qu'on respire et même les poubelles ?

 

Ô toi mon beau pays, as-tu des haut-le-cœur

Quand ta Fraternité se déchire aux frontières

Par des illuminés qui sèment la terreur

Pour un dieu différent ou pour une prière ?

 

Ô toi mon beau pays, j'ai mal au fond de moi

Qu'une révolution n'ait rien changé à rien,

Que certains soient toujours bien au-dessus des lois,

Qu'on puisse réentendre « Aux armes citoyen ! ».

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