A Franekbalboa - Retour sur un texte bloqué

Tu veux qu'j'aille valider ton Keno ? Je dois passer au tabac... J'ai pu de clopes !

C'était il y a environ 6 mois.

Putain ! Merci ! T'as bien pourri ma journée !

Voilà Franek, le texte que j'avais publié le 30 juin dernier.

Ça tenait en trois phrases très bêtes, résultant d'une colère et d'un profond mépris envers moi-même. Il faisait référence à ton texte Boomerang, que tu avais posté le 29 juin, soit, la veille. Peut-être au soir parce je n'ai pu le lire qu'au matin. Le thème imposé était "La Bienveillance".

Ma réaction a été très forte, impulsive. J'étais au bord des larmes, parce que ma foi, il n'y a que la vérité qui blesse: j'ai beau avoir quelques qualités, je manque cruellement de bienveillance envers les gens et notamment envers ceux que j'aime. J'avais pris l'exemple du Kéno et des clopes. Je voulais dire que j'avais été bienveillante uniquement parce que je devais aller au tabac. Autant faire d'une pierre deux coups, quoi. Ce n'était en aucun cas un geste gratuit en direction de ma collègue.

Puis j'ai tenté de me souvenir d'une fois où j'aurais pu l'être et je n'ai rien, rien trouvé. A cela, s'ajoute le fait qu'une personne que j'aime en aurait grandement besoin. C'est un "boomerang" comme tu avais dit. "Fais du bien, on t'en fera. Ou pas, mais la bienveillance est un acte qui doit rester désintéressé".

Je le répète, j'étais en colère contre moi, alors je me suis défoulée, défendue bêtement avec ces quelques mots. Quelques heures plus tard, je le bloquais. Après tout, le boomerang, c'était tant mieux que je me le prenne en pleine face. "Laisse venir, laisse-toi faire, écoute les autres", me dit-on quand j'avoue ne pas savoir être bienveillante. Comment ça marche  ? "Tourne-toi vers les autres, c'est naturel, essaye... Ne cherche pas, calme-toi".

Comment peut-on "essayer" ? Surtout sans se forcer ! Non, pas "forcer". Je veux dire par là, montrer une attitude qui finalement laisse bien supposer que le geste était réfléchi à l'avance et pas du tout spontané. Peut-être est-ce comme un sourire, finalement. Ça, je m'y suis bien exercée pendant des temps difficiles et aujourd'hui, cela m'est naturel.

Je l'ai été, bienveillante. Longtemps. De la façon dont tu le décris. Longtemps voulant dire "durant des années". Je veux bien croire qu'il ne faut rien attendre en retour, mais tout de même, tout ce temps sans un seul merci ! (ce qui me permet de vous diriger vers mon texte "Merci à tout le monde" publié il y a peu). On m'a bien pris pour une conne au final, faisant de moi une "gentille" poire. On me faisait finalement tout accepter, sous prétexte que j'étais arrangeante ou voilà, bienveillante. De cela, découle également un égoïsme contre lequel je tente de me battre aujourd'hui. Et dont je me prends souvent la réflexion en pleine tronche, en sachant que ceux qui me le disent ont raison. Je sais que mes comportements viennent aussi de ce temps là, que parfois je maudis. Devrais-je ne pas ? Passer dessus ? Me dire que ce temps est révolu et que des personnes proches de moi attendent en vain des attentions de ma part ?

Cela me désoriente, m'a désappointé ce que tu as écrit Franek. Je me sens totalement impuissante. Manquant de bienveillance, je passe aussi pour une ouin-ouin et j'en suis désolée. Alors, ben... Je vais essayer... Il parait que ça fait chaud dans le cœur et rend heureux les gens.

Et j'en connais un qui a grandement besoin d'être heureux.