A la veille des élections

Jean Claude Blanc

qq éléments de réflexion (en prose, de la vraie...) à l'approche des élections...un peu long mais à lire

     A quelques mois des élections, quelques éléments de réflexion…

 

Démocratie et société de violence :

 

La pratique démocratique établit des règles de débat qui permettent de confronter des convictions et de choisir pacifiquement entre différents projets de société. Quand la vie démocratique tombe dans le discrédit ou l'impuissance, les intérêts particuliers et les groupes de pression s'habituent à user de leurs moyens de contrainte pour forcer les responsables politiques à satisfaire leurs demandes. L'excès de lois trop circonstancielles émousse la force de la loi et le respect qui lui est dû.

On s'efforce de dénier les procédures démocratiques pour obtenir par la contrainte, ou même par la violence, ce qu'on n'a pas obtenu dans les urnes.

Si nous voulons progresser dans les pratiques démocratiques, nous devons promouvoir l'exercice du droit de vote en développant dans la société un véritable débat qui échappe aux postures, aux « petites phrases » et aux ambitions personnelles

Le jeu médiatique, établi sur la mise en valeur excessive de la polémique et de la dénonciation, focalise l'attention générale sur des conflits de personnes ou des ambitions particulières en négligeant les convictions et les propositions argumentées

 

Il fait apparaître les projets et les candidats comme un jeu de rôles dans lesquels les enjeux ne sont présentés que comme des prétextes. Il ne favorise pas la confrontation pacifique, mais en développant la violence verbale, il contribue à développer une sorte d'hystérie de la vie publique.

Pour favoriser un débat national, la campagne électorale à venir devra éviter les risques de crispations identitaires tout en faisant droit au fait national : nos racines, notre culture, notre patrie avec son histoire, ses responsabilités et ses atouts, tenant compte du fait religieux.

 

Pour un projet de société

 

Le débat démocratique n'est pas une fin en soi. Il est au service de la confrontation entre des opinions et des projets. Il doit donc être l'occasion d'expliciter quel projet de société nous voulons soutenir et promouvoir. Trop souvent les critères mis en avant se limitent à envisager et exprimer les données économiques, comme si l'économie était le seul facteur de construction de la qualité de la vie humaine, personnelle et collective…

L'être humain est plus qu'un élément du processus économique mais son régulateur.

Les progrès technologiques et économiques doivent être au service du bien de tous et non seulement au profit de quelques-uns. C'est donc vers une économie du partage que nous devons avancer, vers un partage plus équitable du travail et des fruits de celui-ci.

La qualité humaine d'une société se juge aussi à la manière dont elle traite les plus faibles de ses membres : ceux qui sont laissés au bord du chemin de la prospérité, personnes âgées, malades, handicapées, sans emploi…

Nous ne pouvons être indifférents à aucune victime, responsables de toute vie.

Vers un pacte éducatif

 

Ces progrès de la pratique démocratique vers une vie sociale paisible et plus fraternelle passent par une meilleure qualité de l'éducation des jeunes. Cette amélioration nécessaire repose sur la qualité de la scolarisation qui est trop souvent soumise à des réformes auxquelles on ne donne pas le temps de porter leurs fruits et sur lesquelles on ne fait que trop rarement une véritable évaluation ; sachant qu'elle passe par une confiance à rétablir entre les familles et l'école.

Pour le bien des enfants, c'est un véritable pacte éducatif qui doit unir parents et école, non une concurrence moins encore une méfiance. Toutes les dispositions législatives ou réglementaires qui affaiblissent la stabilité des familles et les moyens d'exercer leurs responsabilités ne peuvent jamais être compensées par une exigence incantatoire envers l'Ecole. La marginalisation d'un nombre croissant de familles, conséquences de la banalisation de la filiation, où se séparer est devenu acte ordinaire de l'existence, le payent cher premières victimes : les enfants. On ne peut pas espérer faire progresser la cohésion sociale en négligeant son tissu nourricier qui est la cohésion familiale. Les liens entre l'éclatement des familles, l'échec scolaire, la marginalisation des jeunes, parfois jusqu'à la délinquance, sont avérés, même si nous n'osons pas le reconnaître…

 

Solidarité

 

Une société vivante ne peut pas être la simple addition d'intérêts ou d'accords particuliers. Elle repose sur la recherche du bien commun et la mise en oeuvre de moyens de solidarité efficace. C'est une des grandes responsabilités de l'Etat d'organiser cette solidarité, surtout dans les périodes de difficultés économiques

Partager dans les périodes d'opulence, est indolore : il ne s'agit que de distribuer le superflu. Dans les périodes de restrictions, il s'agit de partager en prenant sur le nécessaire.

Dans notre société, l'écart entre les gens aisés et les précaires ne cesse de s'accroître.

De plus en plus de nos concitoyens ne peuvent plus bénéficier du droit du travail. Il est illusoire de penser que des indemnités financières peuvent compenser cette carence, même sont vécus par les victimes comme un acte de mendicité.

La fragilité de l'emploi suscite des tensions, envers ceux qui jouissent de la sécurité d'un emploi garanti et des avantages d'assurés sociaux. Les plus jeunes sont les premières victimes d'un système inégalitaire, pourtant désireux prendre leur place dans la société.

Le dynamisme économique pousse à l'initiative et à la prise de risque, l'Etat doit être le garant de la sauvegarde de la protection sociale, tout en contrôlant ce libéralisme effréné ; cet objectif, doit être exprimé clairement à l'électeur français.

 

 

 

 

 

Migrants

 

A cette époque où les distances s'effacent devant la mondialisation économique et culturelle, on ne peut pas ignorer les misères du monde. Guerres Moyen Orient mettant à la mer des innocents. Accueillir certes, solidaires pour ne pas les laisser périr, devoir d'humanité ; faut-il encore que ces réfugiés, se conforment aux lois du pays qui les reçoit, volonté d'intégration, identité nationale conditionnée en adoptant les coutumes, acceptant les codes, les règlements, pour en échange laïcité libre partage intégration, non pas assimilation.

La France généreuse, a toujours été près des persécutés, des polonais, des espagnols…aux différentes époques, de la même religion donc aucun problème

Les musulmans comme les autres, sauf qu'ils ne reconnaissent le pouvoir qu'à Dieu

Les extrémistes en profitent pour les pousser à cracher sur l'occident ; en fait alliés objectifs des réacs, ne tombons pas dans le panneau.

 

Europe

 

Quelle Europe ? Celle de la finance ? Peu de lisibilité, les citoyens ne se sentent pas concernés, tenus à l'écart ; les politiques eux-mêmes manquent de conviction, de courage pour achever sa construction, celle du social.

Plutôt que ce doux rêve d'Union sacrée, commençons par donner du sens, concrètement mutualisons nos forces, mettons en place d'abord « une locomotive » solide qui sera à même de tirer de plus en plus de wagons ; en clair, impossible de rassembler tous les pays européens dans l'immédiat qui n'ont pas la même fortune, sinon naufrage collectif

A respecter l'histoire, les traditions, le savoir-faire des nations qui la composent

 

Ecologie

 

Tous coresponsables de notre planète ; l'enjeu écologique n'est pas simplement une vision naturaliste du monde, c'est une prise de de conscience morale des risques de déséquilibre climatique et économique que court notre planète.

C'est notre « maison commune », il nous faut tenir compte des dégâts que provoque une société tout entière, fondée sur l'augmentation de la consommation sans penser qu'on épuise notre Terre, un jour atteindra ses limites.

Ne cédons pas au fatalisme, il est encore temps de réagir, mais une fois encore, tout dépend de ce que l'on veut : soit tout dévorer en un seul jour, soit en laisser pour nos gamins

 

Conclusion :

 

Quelques idées jetées sur le papier, plus que poète suis réaliste ; 2017 les élections, on va en prendre pour l'avenir ; avant de voter, faites le bon choix en toute connaissance. J'ai abordé quelques sujets, les principaux ceux qui dérangent…

                                      JC Blanc    septembre 2016  (mise au point) 

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