A l'épicentre

menestrel75

épicentre: c'est le point où, à la surface de la terre, un séisme est le plus intense. 

Parfois, quand frappe un séisme, Se meurt l'érotisme...

De l'épicentre à l'entre cuisse, 
deux pauvres rimes ici se noient, 
l'une vers le bas s'escrime,
tandis que l'autre, têtue, déploie,
piètre érotisme en ruine, 
et maigres atours sans soie.
Quand l'une se veut affriolante,
suggère phallique, le jouet du roi,
l'autre envieuse, ténue, méchante,
déplore perfide, le peu de poids,
d'un verbe simpliste , minimaliste,
lequel d'un manche extraordinaire
vante gourmand le bel exploit,
bien que la babiole, trop échangiste,
égocentrique, un brin vulgaire,
finit souvent la tête à plat.

De l'épicentre à l'entre cuisse
deux pauvres rimes ici échoient,
car l'heure force le triste constat
d'une poésie, qui au fond glisse.
Quand l'une se targue d'excroissance,
suscite , salive , effleure d'un doigt
l'imaginaire de nos papilles,
fantasme abstrait de second choix,
l'autre d'un mot, le sexe habille,
de tièdes emphases et métaphores,
s'ânonne jouissance symbolique 
quand d'érectiles sémaphores,
cônes puissants , bels ustensiles,
au sein d'une phrase volcanique
inspirent , excitent, au loin aboient
conscients, pourtant, qu'ils périclitent.

De l'épicentre à l'entre cuisse
deux pauvres rimes ici assoient
d'un asthmatique érotisme,
l'amour charnel au point de croix,
simulent tempêtes et beaux séismes,
allégoriques exaltations,
vous content douceurs et friandises
bien que de pâles inclinaisons,
l'objet du rêve ainsi clamé,
déplore déjà le triste effet, 
cesse, soudain , sans nulle raison,
ses attentions divines, exquises.
Adieu poème, mots, vaches, cochons,
Adieu délire, enfièvrements,
fallait-il que rimes s'accouplent
de belle façon, subtilement,
pour qu'en nos sages ventres, 
avides de chair et d'émotions, 
désirs et envies fomentent,
jouissent des vers, gais trublions.
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