À mon nain de jardin

James Px.

Vieillir et rester jeune

De mon front 

Le temps

Joue à saute mouton


L'innocence se décompose

Loin du marchand de sable

Comme un rêve brutal

J'ai creusé jusqu'à l'enfer

Et rencontré des cœurs 

Qui battaient en chœur

J'ai vu le théâtre du ciel 

Où l'avis des anges 

Étaient prisonniers des nuages

Et quand j'ai dit au revoir à Dieu

Des rues des bancs des airs

Je me suis assis parterre 

Pour écrire

Dos au cimetière


J'ai mis de côté 

Le doute la peur

Les querelles le superflu

Honnête au moment de m'exécuter

J'avais confiance

J'étais un corps aveugle 

Aux grimaces sournoises des gens


J'écris 

Parce que les lettres comprennent 

Ce que je pense

Parce que les vers parlent 

Pendant que je me tais 

Je ne regarde pas l'heure

Je suis déconnecté 

De la perversité 

Des réseaux

Et je bois une bière

Avec mes écouteurs

Sans fils témoin

Sur une musique sans refrain


Il y a une note invisible 

Entre la lettre et ma main 

Qui ne manie plus d'armes

Qui n'est plus ornée de cicatrices

Qui ne se cogne plus aux murs

Qui ne s'agrège plus 

Au ciment de la nuit

À la recherche de mensonges


J'écris

Parce que ma main 

Est un portail en fer

Qui ne se ferme plus

Qui n'hésite plus 

Face à la rouille

Ce n'est plus ma main

C'est déjà de la poésie

M'a soufflé à l'oreille

Mon nain de jardin

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