A partir de la périphérie

rechab

buste d'enfant Camille Claudel



C'est une succession de jours
qui se rapproche du centre,
Je suis parti, à ma naissance,
de la périphérie.

Et puis il a fallu apprendre,
emprunter les couloirs
qui conduisaient à d'autres.

Des chambres avec plein de portes :
les unes, ouvertes,
d'autres, avec du verre dépoli :
(on devinerait un peu ce qui se passe derrière) ;

certaines sont grillagées,
d'autres restent revêches,
métalliques et hermétiques .

Il y avait parait-il
un passage secret, conduisant jusqu'au centre ;
je ne l'ai jamais trouvé .

Peut-être fallait-il
emprunter les conduits de ventilation
ou les égouts.

Lâché dans le labyrinthe,
on m'a juste dit "avance" ...
mais je n'ai jamais eu de plan,
ou un simple mode d'emploi.

Peut-être n'ai-je pas fait le bon choix..

De l'extérieur, c'était un beau bâtiment,
mais dont beaucoup d'endroits
semblaient désaffectés:

Les mosaïques élégantes
étaient envahies par la mousse,
et il manquait de vastes morceaux de fresques.

Longtemps, j'ai dû patauger dans une eau brune,
qui reflétait le ciel incertain
comme la destinée.

Les souterrains étaient obscurs
aux escaliers humides , il manquait des degrés
les marches sournoises assez glissantes .

Qui se serait alors,
soucié d'un enfant
perdu au milieu des ruines ?


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