A travers la vie

Y en a qui veulent mourir sur scène, y en a qui veulent vivre jusqu'à cent ans, d'autres font ce qu'ils peuvent, la vie c'est pas toujours la fête. Elle permet, autorise bien des choses, bien des événements, heureux ou funestes, tragiques, quel est ce concours de circonstances qui fait croire que le destin arrange tout, nous attend au tournant? Cette force à laquelle on croit ou non, qui semble tout dicter, tout régir, les vies, les fins de chacun, semble être en haut d'une pyramide, la pyramide de la vie de tous, d'aucuns veulent y échapper, veulent tout décider, mais au bout du chemin qu'y a-t-il? Une lumière ou un trou noir, on passe dans un tunnel plus ou moins sombre, plus ou moins jalonné de lumignons pour rendre la fin moins cruelle, moins tragique. Y en a qui attendent la vieillesse comme un couperet ou une longue marche vers l'enfer, d'autres prennent la vie comme elle vient, à 60 ou 70 ans, ma foi on est encore jeune même si la mécanique se détracte. 

Y en a qui veulent mourir sur scène, y en a qui veulent vivre leur dernier Noël entouré des leurs, les femmes de 50 ans, elles, se considèrent comme souriantes et épanouies, grand bien leur fasse. Les saisons du troisième âge sont encore belles avec les yeux de la jeunesse et de la tendresse, l'amour fleurit encore quand on s'approprie le temps qui vole comme un oiseau en plein ciel. Garder encore un peu de sa fantaisie, de sa jeunesse dans la tête, laisser couler dans nos veines les souvenirs de l'enfance et du meilleur de notre vie malgré les douleurs, les chagrins de la vieillesse. Réinventer toujours la vie, avec la force de nos dix doigts qui ne cesseront de la façonner comme de la pâte à modeler ou de la pâte à chou qui lève, qui lève toujours et qu'on remplit de crème avec la gourmandise et le soin d'un grand enfant.