Ah, si j’étais pauvre !

Commentaire superfétatoire, donc inutile : vous n'avez peut-être pas remarqués, mais on a perdu nos belles images de couverture. Maintenant notre vitrine est plate et insipide. Nos textes ont perdu l'attrait de la présentation. J'avais déjà perdu mes illusions, mes clés, mes amours et mes papiers, il ne manquait plus que ça.

Pour acheter, il faut que cela coûte quelque chose d'une façon ou d'une autre, disait le psychanalyste, mais à propos de sa cure. Or, moi, cela ne me coute rien, donc à quoi bon acheter ou même faire une analyse. Une nouvelle Ferrari, je serais bien embêté d'en choisir la couleur, je ne me souviens même plus de celles que j'ai déjà. Des montres de collection je n'ai que deux poignets et il n'y a qu'une seule heure, quant à mes névroses, je vis avec depuis l'enfance… alors !

Quand quelqu'un, a la mauvaise idée, de vouloir m'offrir un cadeau et la mauvaise idée, il doit vraiment m'en vouloir celui-là, de me demander ce que je voudrais, je suis bien embarrassé. Je lui dis de me faire une surprise et j'oublie la plupart du temps de déballer le présent.

La vie n'est pas facile pour les aisés. L'aisé n'est pas aidé, je vous le dis, mon pauvre ami ! De nouvelles propriétés, je n'ai pas le temps d'aller dans celles que j'ai déjà.

Bon, je sais qu'il peut paraître indécent de se plaindre, quand il parait que des gens n'ont que 5000 € pour vivre durant un mois tout entier. Mais que voulez-vous, on voit toujours midi à sa porte et moi, à cette heure-là, je ne vois rien, je dors. Les nuits dans les clubs parisiens sont épuisantes, il faut bien que je me repose un peu, en espérant être rentré non accompagné.

La plupart du temps je m'emmerde, je ne sais pas quoi faire et de toute façon, je ne sais rien faire, donc je suis bien à la place qu'il me faut, en somme, mais je me fais chier. Je m'ennuie tant, mais tant, mettons que je m'ennuie à mort.

Voilà peut être la solution, une bonne mort qui fait bien mal, qui laisse une trace mnémonique dans mon inconsistance sociétale, mais je suis même blasé de la mort, à quoi bon essayer de se suicider encore, je l'ai tant fait, tant raté, je ne suis bon à rien et mauvais en tout !

S'il existait encore des idéologies auxquelles on puisse encore croire, j'aurai pu m'investir dans des causes justes. Mais je n'ai même pas été foutu de croire en Dieu, alors… je m'emmerde. Je n'ai même pas la chance d'être snob, je me fous de tout. Putain, la vie n'est pas facile pour les nantis. Les gars, en vérité, je vous le dis, ne soyez pas riches, c'est une véritable calamité !

Heureux celui qui, de tout, est démuni.

Le royaume des cieux est devant ses yeux.

Misérable, celui qui a tout, fatalité d'être  nanti, poil au zizi qui rit d'être riquiqui.