Ailleurs, l’herbe est plus verte !

daniel-m

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J'aimerais certains soirs absents être ailleurs,

Sur une ile déserte avec toi, de l'autre côté du miroir.

Couché sur le sable chaud, minéral menteur.

Nous nous loverions vainqueurs en de cœurs pressés,

Corps et esprits unis, cherchant épuisés l'intime candeur.

 

Nous exprimerions la tendresse, celle si rare à nos vies.

Notre déluge de caresses serait le défi novice

A la froideur insipide du vide de nos envies.

Le désir serait légion, le plaisir douce milice,

Ailleurs nous nous aimerions, loin des plaisirs bannis.

 

L'ennui serait ici inconnu, le malheur proscrit.

L'habitude n'y trouverait aux reins point de chute.

Mais à la source de tes peines, nous échangerions nos interdits.

Nous serions enfin des amis, en nous avouant nos vérités occultes,

Nous pourrions nous offrir sans fard, nos désirs inassouvis.

 

Et puis, nous nous en retournerions, repus et satisfaits.

La peau, de sable blanc étoilée, le corps mouillé de sueur.

La réalité et le temps nous auraient dépassés, emballés, pressés...

En comblant le manque, nous aurions cherché la vérité,  ailleurs.

De douces pensées, en rêveries de draps froissés ...

 

Ailleurs, se languissant d'une poésie absente,

L'esprit s'ennuyait au détour de chemins abstraits.

Le corps presque déficient saignait de douleurs manquantes.

A la recherche du Graal sacré, j'avais trouvé le reflet.

Ailleurs, j'avais pénétré, la douleur d'une âme aimante.

 

A vous, qui croisez mon regard, ami et inconnu, proche ou délétère

Oserions-nous un jour nous avouer le meilleur ?

Le plaisir d'être ce que nous sommes, des étincelles, des lueurs éphémères.

Se parler en s'aimant, sans accents menteurs,

Profiter de nous, ici et maintenant, à la douce lumière de nos chimères...

 

L'artiste se meurt de n'attendre de la vie que des choses extraordinaires

Mais la vie n'étant qu'ordinaire, l'artiste s'en retourne au quotidien

Pour survivre à tout cela il lui faut courage et force débonnaire.

Se parler à soi même en buvant absinthe, fumant pavot régulier.

De douces pensées, en rêveries de draps froissés ...

 

Daniel - M ©

 

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