Alors, tu pars maintenant...

Dis-moi, mon Ami, tu me fais cet affront. Tu t'en vas maintenant, au moment où j'aurais le plus besoin de toi ? Toi, qui pourtant a toujours été là pour me bercer de rêves dans mes nuits d'enfance. Toi, qui pourtant, m'enlaçait d'Amour, de Froideur et de leçons de morales, histoire que je ne baisse jamais les bras si facilement. Toi qui me portait. Toi qui me donnait le rire et la force. Toi, qui en silence et si jeune pourtant, le savais déjà... Tu veillais sur moi, Mon Ange Gardien... Que tu le veuilles ou non ! Alors comme ça, tu t'en vas ? Sur un coup de tête, pour un rien, pour un oui ou un non, tu plaques notre vieille méditation ?

Oh mais non. Toi, mon aventurier. Toi, mon héro. Toi, mon ami. Mon frère spirituel. Et la chaire de mon être. Tu ne peux pas partir maintenant. Je te l'interdis car je me rappelle...

Je me souviens de nos nuits passées à rêver d'hélicoptères, à choisir des acteurs pour nos histoires et nos romances. Je me souviens de ces soirées passées à imaginer la Maison de nos rêves, avec un plan de cuisine et de travail parfait, pour la cuisine exemplaire de papa, maman. Je me rappelle du potager, du jardin, de tout ce que l'on voulait y ajouter. Des légumes. Des fruits de saisons.

Je me souviens aussi de cette grotte que l'on inventait toi et moi, avec le seul Génie exemplaire pour accorder le Pire des voeux qui soit. " Moi, je ferai le voeu de pouvoir faire autant de voeux que je veux ". Et je réfléchissais trois fois au sens de ma phrase. ... "Avec cela, je tuerai les guerres dans le Monde, je donnerai à ceux qui n'ont rien, je mettrai la joie dans le coeur de tous et toutes et après, je penserai à mes proches, pour les contenter au mieux"

Et rappelle-toi comme on était idiots à l'époque. Parce que ce sacrifice que l'on pensait utile était sensé nous offrir la Lune en échange. Se laver de nos péchés, de nos erreurs et donner aux plus nécessiteux... ! Pour avoir le Tout et la Démesure par la suite ! Tu vois... J'crois que dans le lot, j'ai du être punie pour cela. Mais pas toi. Va, chanceux ! Tu es passé entre les gouttes et tu as toujours tout eu ! Et moi... Qu'est-ce que j'avais à ton avis ? 

Pourquoi te le dire, pourquoi te l'écrire, pourquoi te le raconter. Fouilles un peu mon Ami, tu le sais déjà. Tu sais bien qu'elle a été ma vie, tu connais bien la lourdeur de mon passé. Tu te remémores bien mes propres souvenirs, comme si tu y avais été. Alors, parlons de spiritualité ou d'un frère et d'une soeur qui ont toujours été émotivement liés... 

Oui, je sais. C'est dingue et fou. Faudrait pas y songer ! On dit que les jumeaux ont ce don. Pourtant, je regarde nos années d'écart avec stupeur. Pourtant, t'es pas intégralement de mon sang et j'y pense avec froideur. 

Alors mon Ami. Mon Amour. Mon frère. Toi qui criait à la Reconnaissance. Toi qui hurlait à la Mort. Toi qui riait à la Vie. Toi qui mourrait dans l'Absence. Toi qui croyait au Ciel. Toi, qui était là. Toi qui a toujours été là. Toi, oui toi. Tu sais quoi ?Reviens-moi, mon frère. Fais le bon choix. 

Il y aura toujours de la place pour toi.