Anarchy in the City

Christian Lemoine

A la verticale d'existences bafouées s'exhalent des mondes en fleur. Au nadir, les ruminations intrinsèques des exigences rengorgées. Au zénith, l'éclosion lumineuse d'un rêve inaccessible. Et, à l'horizontale, les pas pressés, les urgences des fuites obscurcies d'habitudes, les courses exorbitées. Les pouvoirs ancestraux disparurent bientôt, ensevelis sous des amoncellements de papier, dans la joie brutale d'un Chronos anthropophage. D'autres pouvoirs, aléatoires et crédules, avaient alors conquis les ambitions, dans le manège accéléré des fortunes outrancières. Dans la vision élargie et soudaine des abîmes temporels, l'absolue vanité de l'un se révélait et triomphait, laissant dans toutes les marges éventrées sombrer les façonniers devenus inutiles, digérés déjà dans les interlignes teintés de bleu. Depuis les terrasses d'où plongeaient des descendances ruinées, de larges rires s'étouffaient dans l'opulence de leurs portefeuilles. De banque en banque, les inlandsis s'épuisaient jusqu'en des marées submergées d'elles-mêmes. Jusqu'à la suffocation des planctons et des krills.

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