ANTONIO

chachalou

CHAPITRE DEUX

Je me mis donc en quête de gibier. Si jamais je revenais bredouille, il restait toujours le crocodile...Quoique...coriace. Chaque pas était une torture pour ma cheville et ma côte blessée. Le Général et le Caporal m'avaient enseigné beaucoup de choses mais s'ils avaient bien oubliés quelques savoirs importants, la chasse en faisait partie. Je sortis mon coutelard. Je venais d'apercevoir un animal, une sorte de petit félin. Je le lançai sur lui...Manqué ! L'animal, peureux, s'était enfuit. Mon couteau s'était planté dans l'arbre qui était derrière la bête. Je le retirai alors pour tenter une nouvelle fois ma chance. Cette fois, ce fût un lynx qui se présenta pour le repas. Pour l'abattre, je sortis de mon sac à dos ma mitraillette et sans attendre, je lui tirai dessus. Je pensai avoir réussi à tuer l'animal d'une agilité féroce, lorsque je découvris que la balle qui l'avait tuée était d'un plus gros diamètre que les miennes. Un mystère de plus ! Je voulu arracher une des dents de la bête mais en vain, celles-ci étaient si tranchantes que je manquai de me couper. Alors, avec un gros bout de bois, je frappai la mâchoire de la bête, pour déchausser un de ses crocs. Cette méthode assez cannibale ne me plaisait guère. Une fois arraché, je pris un bâton non loin de là et avec quelques racines, je fixai les deux éléments de façon à faire une arme non redoutable mais utile pour la pêche. (si l'occasion se présentait). La nuit commençait à tomber et il fallait trouver un abris. Je dénichai vite un terrier abandonné. Il suffisait de creuser un peu pour élargir le trou. Une demi-heure après, j'avais finis. Je m'installais alors dans le terrier et je refermai l'intérieur avec des branches et des feuilles. Lorsque je me réveillai, d'abord, je ne me souvenais plus d'où j'étais. Je pris conscience qu'il avait cinq centimètres d'eau et de boue au fond du terrier. Je compris qu'il y avait dût beaucoup pleuvoir. Je sortis de mon abris et je découvris une immense flaque d'eau. À certains endroits, il y avait beaucoup de boue. Je me mis tout de même en route. Le terrain était glissant... très « paf ».. glissant ! Ce n'était pas marrant, j'avais atterris la face dans la boue, j'en avais de partout. Beurk. Après m'être essuyé les mains sur des feuilles alentours, je tâtai ma poche pour vérifier si le livre y était toujours. Ouf, il y était ! Heureusement qu'il était enfermé dans un coffret de plastique, sinon il aurait été trempé. Maintenant, il fallait rejoindre la caserne au plus vite. Je marchai prudemment. Mon épaule était toujours défectueuse ainsi que ma cheville qui me faisait un caprice. Sinon, d'un point de vue géographique, je savais juste que la caserne était un peu plus au Nord, derrière la Montagne « hideuse », tel était son surnom. Dans la panique du feu, je m'étais perdu et trop enfoncé dans la forêt. Dans environ deux jours, je devais être de l'autre côté de cette montagne. Je capturai deux énormes insectes. Après avoir enlevé ailes et carapaces, je m'apprêtai à faire un feu en entre choquant deux pierres, pour faire griller les bestioles. Je m'arrêtai. Je vis une empreinte de pas dans le sol boueux. C'était une pointure mesurant du quarante avec une marque sous la semelle. Cette marque, je l'a connaissais vaguement, c'était un triangle. C'était ce genre de semelle qu'avaient les ranger du clan scientifique ennemi. Ces traces ne pouvaient pas être attribuées à une personne en particulier. Je savais seulement que des ennemis étaient dans les parages. Au bout de plusieurs heures, je fis une halte pour me reposer. Soudain, je m'agitai de nouveau. Cette fois, la présence détectée était un magnifique chacal adulte. Magnifique mais pas gentil pour autant. Il grognait. Les dents de celui-ci étaient plus aiguisées que des couteaux de cuisine. Je limitai les mouvements brusques. Je plongeai délicatement la main dans mon sac à dos pour sortir ma mitraillette. « clic, clic ». Je l'a chargeai délicatement, essayant de faire le moins de bruit possible. Je ne comptai pas sur l'ange qui tirait habituellement à ma place mais sur moi et moi seul. À ce moment même, le chacal attaqua. Je levai les bras pour viser. Tacata cata. Je ne l'avais pas tué mais seulement blessé au train arrière et à l'épaule avant. De colère, il m'attaqua et planta ses affreux crocs dans le bras qui tenaient la mitraillette. La douleur fût telle que je fus obligé de lâcher mon arme. Tout été allé si vite. Au moment du choc, la mitraillette s'envola à environ un mètre de moi ! Je réussis à lui administrer un bon coup sur la tête. Il lâcha prise, recula et grogna de plus belle. Aïe. J'avais très mal, j'étais sur le point de m'évanouir. Le chacal adulte menaçait de charger une nouvelle fois. J'attrapais la mitraillette toute boueuse, il attaqua et je tirai. Il était mort. Ma dernière pensée fût qu'un chacal se déplaçait toujours avec sa meute et non en solitaire. Là, je tombais par terre, le visage à demi dans la boue, fatigué et affaibli par ce combat. Je m'endormis.


Deux lunes avaient passées lorsque je rouvris les yeux. La boue avait diminué en quantité mais le climat restait rude. J'étais allongé au même endroit où je m'étais écroulé. Sur le haut de mon corps se trouvait une peau de bête encore fraîche. Je tournais la tête vers la droite et je découvris les restes du chacal abattu : des os. J'étais couché sur le dos et une épaisse couche de mousse supportait le poids de mon corps. Dans mon sommeil, j'avais perçu la présence de quelqu'un. J'avais demandé qui était cette personne près de moi et j'avais appelé faiblement « Laure » « Jacky » mais je n'avais eu aucune réponse de faite. Je m'étais endormis puis réveillé. J'avais vu une ombre mais le seul souvenir qu'il m'en restait n'était qu'une image floue. C'était une personne qui avait allumé un feu pour me tenir chaud. Je m'agenouillai et voulu me lever. J'eus très mal en posant mon deuxième pied à terre. Une de mes côte me lança affreusement. En me levant, je m'aperçus que la personne qui s'était occupée de moi était là, sous mes yeux. Je fis quelques pas en vacillant. Le visage de cette personne était dissimulé sous une épaisse cagoule noire. Seuls ses yeux noirs perçants étaient visibles. J'échangeais plusieurs regards avec l'inconnu. C'était le soir et cette silhouette n'avait rien de rassurant. J'étais debout et l'homme me fixait. Seul le feu crépitant faisait du bruit. L'ambiance était morne. Puis l'inconnu demanda :


« - Tu as faim ? »


Je répondis que oui, j'avais faim. L'homme portait un poignard accroché à sa ceinture. Sa lame semblait d'autant plus aiguisée sous l'éclairage difforme du feu. Il me fit signe de m'asseoir sur un rondin de bois et me tendit de la viande. Je compris que c'était du Chacal. Je goûtai le morceau coriace et encore saignant. C'était mangeable. J'étais un peu plus rassuré. L'homme s'assit à mes côtés et m'expliqua qu'il faisait parti des scientifiques qui étudiaient le climat en Afrique. Ainsi, il surveillait les animaux et leur environnement. Je lui demandai donc si c'était lui qui m'avait sauvé à plusieurs reprises. Il me répondit par un « oui » pensif. Il surveillait les animaux ( les chacals, les singes) et il m'avait vu et donc protégé. Il me dit alors qu'il n'avait pas voulu intervenir plus que cela. Je lui demandai s'il était coutume de se balader avec un poignard et un fusil de chasse. Il rigola mais ne répondit pas. L'homme me demanda si j'avais encore faim et où j'habitai. Il me demanda aussi ce que je faisais vers la base S. J'en déduisis donc qu'il m'y avait vu. J'esquivai habilement la question en lui disant que j'avais mal à l'épaule. Il ne valait mieux pas qu'il sache pourquoi j'étais vers la base. Il hocha la tête pour répondre à mes plaintes « Tu as dormis pendant deux jours entiers. Je te réveillai pour que tu manges » . Je lui demandai si il voulait bien ôter sa cagoule histoire que je vois son vrai visage. Pour toute réponse, il m'adressa un regard glacial. Il prit mon épaule et d'autorité, changea mon bandage. C'était un geste plutôt inattendu. Il me demanda pour la seconde fois où je logeai. N'obtenant pas de réponses, il décida de me conduire à l'hôpital dès notre arrivée en ville. Cette idée ne m'enchantait guère mais je ne pouvais pas livrer mon lieux d'habitation. Un enfant de mon âge n'habite généralement pas dans une caserne militaire ! Comme il était environ 21 h du soir, je décidai de me recoucher. L'homme s'allongea à côté de moi. Il m'informa que nous partions tôt pour la ville le lendemain. Malgré mes deux jours passés à dormir, je n'eus aucun mal à trouver le sommeil avec des rêves agités. Je rêvai de la caserne et des entraînements militaires. J'étais encore en plein tirs lorsqu'au petit matin, l'homme me réveilla.


« -Allez petit gamin ! On se lève ! »


Je m'assis sur le sol au coin du feu qui était encore utile pour dompter la pénombre. Mon épaule, ma cheville et ma cote me lançait encore affreusement mais je ne dis rien. Le chacal avait planté au moins trois crocs dans ma main et la douleur était telle que l'os devait être touché. J'étais tout détraqué et cela m'énervait. Mon protecteur me servit de la viande encore fraîche. J'avais soif et je fus obligé de boire le seul liquide présent dans le coin : le sang de la bête qui me servait d'aliment. L'homme m'ordonna « Toi, tu restes derrière moi. » Je répondis d'un signe de tête entendu. Je le suivis donc. Sur le chemin, nous croisâmes différents insectes et reptiles dont un charmant petit serpent aux coloris verdâtres.


« - Tu n'es pas fatigué ? » demanda alors le colosse.


« - Non, répondis-je. »


«  -Il y a un fleuve a traverser en contre-bas. Tu n'as pas le vertige ? »


Comprenant qu'un pont de bois devait aidé la traversé d'un fleuve et que le pont devait être en hauteur, je répondis


« - Non, je n'ai pas le vertige. Mais le lien entre les deux éléments était plutôt dur à faire »




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