ANTONIO (Roman écrit à mes quatorze ans, recopié tel quel)

chachalou

Un jour, j'ai eu envie de regarder en arrière et de relater ici ce que j'écrivais très jeune et très tôt. C'est de l'Aventure pure. Un gamin de 14 ans en Afrique... plume d'enfant (attention)


CHAPITRE UN

«- Quoi ?! Vous n'avez pas trouvés ?! Comment osez-vous ! Retournez-y illico et rapportez-moi ces données. Compris ? »

« - Oui Général ! À vos ordres !!! »

« - Et vous n'emmenez pas Antonio »

« -Oui Général ! »

« - Il est beaucoup trop jeune ! »


J'écoutais de la pièce d'à côté, moi ! Trop jeune ! Non mais ! Quel culot, un enfant de quinze ans, petit mais musclé, se faufilant dans les moindres trous ne peut pas partir en mission ! J'enrage !


Le lieutenant arriva.


« - Antonio, lèves-toi ! Et arrêtes de ronchonner ! Tu n'es plus un gamin ! » râla-t-il.


Je pensai bien rancunier : il y avait à peine quelques secondes, j'étais trop petit pour partir avec Jacky et Laure en mission et là, je deviens grand ! Comme ça ?


« - Tu pourrais m'obéir, reprit-il. Lèves-toi ! »


Je lui répondis poliment


« -Oui, oui, excusez-moi mon Caporal. »

« -Mon Général, petit Gamin ! » s'énerva-t-il.


Bon, il a finit avec ses « grands » et ses « petits », il m'énerve ! Je lui répondis insolemment :


« - Ah pardon, mon... Soldat ? Non, à voire votre tête ce n'est pas ça... heu attendez que je réfléchisse... »


« Paf » une torgniole s'envola, elle était bien méritée.


« - Tu me parles correctement et ici, tu ne réfléchis pas, compris ? Et je suis GE-NE-RAL ! 70 pompes, allez ! »


Je l'avais visiblement trop énervé. Oh non, voilà cette foutue Jennie. Jennie était une pensionnaire de la caserne assez bête pour exécuter tout les ordres sans discuter. Quand bien même on lui aurait demandé de se tuer, elle l'aurait fait sans comprendre. Elle annonça fière d'elle :


« - Oh, le pauvre, 70 pompes, comment va-t-il s'en sortir, lui qui n'arrive déjà pas à soulever une patate. »

« - Toi tu m'énerves avec tes... »

« -Taisez-vous, 100 pompes chacun et que ça saute ! Allez ! » hurla-t-il en frappant dans ses mains.


Je me demandai où pouvaient être en ce moment Jacky et Laure, les deux soldats chargés de rapporté un livre placé sous haute surveillance. Celui-ci renfermait de précieuses formules scientifiques. Elles devaient servir à fabriquer des armes. Or ce livre était détenu par un clan ennemi de scientifiques. La caserne voulait être la première a testée ces armes et objets futurs de combats. Je l'avais décidé, je partirai après ces affreuses pompes ! Je dénicherai ce fameux livre ! On m'avait dit plusieurs fois que je n'étais pas doué. Mais ça, c'était bien avant que j'arrive là, dans cette base militaire, il y a six ans. Il pleuvait, mes parents étaient partis pour un pays étrangers dans le cadre de leur métier. Ils étaient tout deux scientifiques et devaient finir leur expériences dans un autre pays. Ne pouvant m'emmener, ils décidèrent de me confier à cette demi-cervelle de Divre Dron. Dive Dron est un Caporal. Lorsque le Général vit la manière dont celui-ci me dressait, il décida de s'occuper de moi. Depuis, je vis en permanence dans cette base. Mes parents ne sont jamais revenus de leur expérience qui devait durer quelques mois. Le Général me tira de mes réflexions.


« - Allez, tu n'as fais que 30 pompes ! Tu te fiches de moi ? Et sur les poings les pompes ! Enragea-t-il. Et toi Jennie, je double la punition. 200 pompes puisque tu te crois plus forte qu'Antonio. »


Après en avoir finit avec le général, je me préparai discrètement dans le dortoir désert. Je résumai ma liste de fourniture :


Copie de carte de l'entrée ( de la base scientifique où se trouvait le fameux livre, Laure possède l'original)

mitraillette

une corde de 20 à 30 mètres

des protections

un gilet par balle

une lampe de poche

affaires d'escalade

un coutelard


Tout cela dans un gros sac à dos, bien chargé. Il ne me restait plus qu'à passer par un sous-sol qui partait de notre caserne pour arriver vers la base scientifique. Il avait été construit sous les ordres du Caporal Dive Dron pour pouvoir mieux espionner la base voisine. Il y avait quand même un bon kilomètre de sous-sol. Ce lieu n'était surveillé que par la sortie du tunnel pour éviter des intrusions. Cette sortie était gardée par deux caméras. Celles-ci étaient accrochées au dedans mais filmaient, le dehors. Il ne me serait donc pas compliqué de débrancher un fil ou deux par derrière ! Je m'engageai donc dans ce passage, pas plus épais qu'un tuyaux, les mains en avant, à plat ventre, les jambes derrières. Je ne connaissais pas cet endroit pour de vrai. Je connaissais son architecture grâce aux détails précis de Jacky. Ce mince tunnel débouchait à 200 mètres du lieu secret, dans un petit bois ! Si jamais le général s'apercevait de ma disparition, il mettrait en place tout un dispositif pour me retrouver. Il me considérerait alors comme un fuyard, il n'aurait plus confiance en moi et je me ferai punir très fortement. Après avoir débranché les quelques fils des caméras, je sortis, discrètement. Quelques minutes plus tard, je me trouvai près de l'entrée de la base S (scientifique). Enfoui dans les herbes sauvages, je rampais jusqu'à l'entrée sans être vu des caméras. Tout était surveillé électroniquement. Debout, plaqué contre la porte, je sortis mon passe électronique. Et maintenant, tout devait se dérouler très vite ! Je savais par Jacky qu'il ne fallait pas que je reste plus de 10 minutes et 36 secondes dans la base, auquel cas, celle-ci s'embraserait, bouchant toute retraite. Je me faufilai donc très vite entre les caisses entreposées un peu partout. Ce lieu était truffé de pièges ! Il était fréquenté rarement. Je progressai plaqué contre les murs pour ne pas être repéré par le système de vidéosurveillance . Il ne me restait plus que 9 minutes et 30 secondes. Le sol était carrelé. Soudain, je mis un pied sur l'un d'entre eux. Ce carreau s'enfonça dans le sol. J'avais déclenché un piège ! Sur 500 carreaux, environ 400 étaient en train de tomber. Et à travers l'un des nombreux trous dans le sol, je vis le vide. Il fallait pourtant que j'atteigne le centre de cette base !. Je me mis à courir sur le peu de carreaux stables. Après, je stoppai. Il y avait là un creux d'environ 7 mètres. Après avoir enroulé la corde à un pilonne alentour, je me jetais dans le trou. Vite, vite. Le livre était posé en bas, sur une petite table en bois délabrée. Plus que 8 minutes et 02 secondes ! Je m'agitai inutilement. Je lâchai la corde, j'étais en bas. Je pris le livre. Il était si petit que je le fis glisser dans mon sac à dos. Mais lorsque je voulu remonter : Horreur ! La corde avait disparue. Sans perdre de temps, j'entrepris d'escalader cette parois. Il y avait peu de prise, seulement quelques vis et clous de temps à autres et quelques rebords d'anciennes fenêtres. La parois était faite de plaque de métal tordue mais le vrai problème se résumait au chronomètre. Je tombai une première fois. Plus que 6 minutes et 01 secondes. Courage ! Plus que deux mètres de parois. Allez ! 30 secondes plus tard, j'étais en haut. J'avais perdu un temps considérable. Vite ! Faire demi-tour ? Ce serait de la folie. Je restai donc là, quelques secondes d'hésitations. Il me fallait trouver une autre issue de sortie. Je réfléchissais. Si ma corde avait disparue c'était donc qu'il y avait quelqu'un. Mais ce quelqu'un, était-il contre ou avec moi ? Mais oui, l'autre issue était peut-être en bas. Parce qu'ici, j'avais beau regarder dans les moindres recoins, je ne voyais rien. Soudain, le plafond trembla, les pilonnes commencèrent à se fissurer. Le sol de ce côté-ci était fait de parquet. Des bouts de plafond commencèrent à chuter. Mais, alors que j'aurais pût essayer de fuir par le plafond, la peur en décida autrement. Je ne disposai plus que de trois minutes et je décidai de sauter à mi-hauteur dans le trou. Une folie ? Oui mais sans corde et sans beaucoup de temps, il était dur d'entreprendre une descente autrement. Il fallait être sûr de son coup ! C'était ma dernière chance et après, plus possible de remonter. Je redoutai un peu l' atterrissage. Aïe aïe aïe. Et oui, quatre mètres de chute, c'était déjà beaucoup. Je m'étais cassé la cheville. Je regardai ma montre : 1 minutes et 45 secondes !. Ce délais désormais résonnait dans ma tête. Allez, allez, je ne voulais pas finir comme un poulet grillé ! Un morceau de plaque métallique se décrocha du plafond et vient tomber dans le creux à deux centimètres de ma tête. Je furetais la moindre issue, la moindre faille. Mais rien, toujours rien. Plus qu'une minute et vingt secondes ! Soudain, j'aperçus une fente dans la plaque de métal. À peine de quoi se faufiler. Je m'y engageai, je rampai aveuglément et le plus rapidement possible, espérant seulement que ce sous-terrains ne mesurait pas des kilomètres! Mais là aussi, le sol trembla. L'entrée du sous-terrains s'était déjà effondré. Vite, toujours plus vite ! J'avais peur d'étouffer. Plus que trente secondes ! Pas la moindre lueur, pas le moindre rayon de lumière, gardez espoir, gardez courage, c'était la mission. Je n'arrêtai donc pas ma course contre la montre et regardai son cadran fluorescent. Le compte à rebours résonnait dans ma tête... 20 secondes...19 secondes...Allez, allez. 16 secondes... 14 secondes...12 secondes... 10 secondes...Soudain, j'aperçus une faible lueur. Un rayon de lumière et d'espoir ! J'avançai de plus belle. Plus que 5 secondes ! Ah non. Le passage s'amincissait, mon sac à dos s'accrochait à la roche, ce qui me ralentissait de quelques secondes. Plus qu'une seconde. Je sortis du passage étroit et parcouru la distance restante dans les airs. En effet, voyant le peu de temps me restant, j'avais préféré me jeter aveuglément en avant. Le choc fût rude, j'avais atterri sur mon épaule droite. La douleur se fit immédiatement sentir. Soudain, je me calmai et réalisai que j'avais réussi, ce défit solitaire était relevé ! Mon sac à dos était à côté de moi, la poche avant déchiré. Je réalisai les événements étranges qui venaient de se produire. Qui avait pût me retirer la corde lorsque j'étais encore dans la base ? Et comment était-il entré ? Soudain, je m'aperçus que la base était en flammes. La présence de l'intrus dedans m'avait intrigué, de plus, celui-ci n'avait pas dût sortir à temps, vu que la base était en feu. Moi, j'avais échappé de peu au barbecue. Ma mitraillette avait survécu. Je l'a rangeai alors dans mon sac à dos. Je me levais lentement mais sûrement tandis que les flammes commençaient à s'attaquer aux végétations alentours. Une fois debout, je fis un effort pour réfléchir, le plus vite possible.


Je me rappelai alors que l'issue que j'avais emprunté pour sortir était évidemment la sortie. Pour rejoindre ma caserne, il me fallait trouver un point de repère. Je me mis donc à clopiner, le feu à mes trousses, en direction de la partie avant de la base S. Une fois à proximité de l'entrée, je reconnus les lieux et décidai alors de ne pas emprunter à nouveau le souterrain. Il était trop dangereux à cause du feu, je risquai l'asphyxie. Je traversai le petit bois et courais tant bien que mal. Un peu plus loin, je vis la carcasse d'un animal. Celui-ci avait dût être tué par une balle perdue et avait ensuite servi de repas à des charognards. Mais pas loin d'ici, se trouvait un petit fleuve à l'opposé de la caserne. Tout en clopinant, je pris un sentier pour m'y rendre. Le plus important était de trouver de l'eau ! L'odeur du roussi se rapprochait de plus en plus de moi et je commençai à être fatigué de courir. Le petit bois se transformait peu à peu en une immense forêt. Je compris alors avec horreur que j'étais perdu, le feu derrière moi. Il me poursuivait et gagnait du terrain sur ma vie. Vite ! J'accélérai. Il se trouvait à moins d'un mètre de mon talons ! J'aperçus soudain un petit cours d'eau. Ce n'était pas le fleuve tant espéré mais c'était tout de même de l'eau. J'avais mal à la cheville et courir était un supplice. Je me jetai en avant sans réfléchir pour échapper aux flammes. J' atterri dans l'eau avec un chacal avec, dans la petite rivière. Un caillou me rentra dans les cottes et je ne pus retenir un cri de douleur intense. La rivière s'écoulait sur le versant d'une colline. Le chacal à côté n'était pas méchant, puisqu'il était terrorisé. À cause des flammes. J'entrepris de descendre pour regagner le fleuve en contre-bas. La descente fût dure à cause des roches au fond de l'eau qui roulaient sous la pression du courant. Le feu crépitait toujours à côté de moi. Une souche d'arbre céda à la puissance du feu et vint s'éteindre dans le cours d'eau. La chaleur et les gaz rejetés me faisaient tournés la tête. À force de nombreux efforts, je réussis à me glisser dans le fleuve. Je bus beaucoup. À la nage, avec le peu de force me restant, je réussi à gagner la rive opposée. Arrivé sur la petite plage, je m'écroulai par terre. Lorsque je me réveillai, je vite cette bête féroce à grande dents appelée Caïman. Elle faisait la sieste. Il ne valait mieux pas que cette charmant chose se réveille. Je me levai délicatement, les muscles tout engourdis. Je me calmai. Je voulu contourner la grosse bête lorsqu'il ouvrit ses yeux ! Je retenu un cri d'effroi. Le caïman se jeta sur moi! Je retenus un autre cri et j'entendis « pan ». Le crocodile s'avachit à mes pieds. Je me retournai vite pour voir qui avait abattu mon « agresseur » mais il n'y avait absolument personne, rien ne bougeait. Décidément, il y avait quelqu'un qui m'aidait. Je réfléchissais encore. La corde qui avait brusquement disparue dans le lieu secret, le caïman abattu. Je me rappelai encore de la voix du général qui ordonnait à Jacky et Laure de retourner à la base S. était-ce eux qui m'avaient sauvés ? Mais y avait-il des gens contre moi ? Le général s'était-il aperçu de ma disparition ? Oui, sûrement. Et les scientifiques qui avaient travaillés sur le projet de leur base n'avaient pas dût apprécier l'embrasement de leurs travaux. Étaient-ce eux qui étaient contre moi ? Et puis.. Le feu s'était-il éteint tout seul ? Non, je devais dormir lorsqu'il avait été éteint. Et personne ne m'aurait remarqué ? Possible vu que je dormais derrière un buisson. Tant de questions ! Quelle histoire. J'avais faim.

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