Ariane n'a pas laissé de fil ici

rechab



Je tire sur les fils, tendus qui traversent les esprits.
Je parcours ainsi la trame des jours,.
Ils s'approprient toutes créatures,
Et les conduisent, dirigés par ces fils,
A leur propre intérieur,
Qu'ils dévident lentement,
A chacun sa pelote.

Cet intérieur se tapisse, ainsi,
D'épaisseurs croisées, un cocon...
Mais ne préparant à aucune métamorphose.
Et si d'accident, la trame s'accroche
Au passage à celle d'un autre.
( C'est une rencontre, un mariage, une union)...
-   cela crée bien sûr des attaches.

Mais, contre les « toujours », les liens se distendent,
Et le tissu, va,s'effilochant ,
Pâlit à la longueur des années.
Pour se reconstruire, d'autres filaments viennent panser les plaies.
L'araignée répare sa toile déchirée.
Elle persiste à occuper les mêmes endroits.
Ceux que peuvent emprunter ses proies.

Peut-être y a-t-il aussi dans nos têtes,
Ce genre de coin, que l'on calfeutre,
Pour éviter les courants d'air,
Et amortir les chocs....
Mais si on gagne en confort,
A tout occulter,
C'est aussi mieux s'isoler, du reste du monde .

On n'y voit plus assez,
Pour se diriger,
Et aller de l'avant
On ne sent plus les vents,
Et le passage du temps...
D'ailleurs qu'importe,
S'il avale la pelote...

Ariane n'a pas laissé de fil ici,
Pour retrouver la sortie....

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