Arrêtons le massacre!

Jean Claude Blanc

ces abeilles qu'on décime à coups de pesticides...

               Arrêtons le massacre !

Les parasites, les pesticides

Les champignons, produits chimiques

Le réchauffement climatique

A force de faire les intrépides

Sûr d'en crever, soyons lucides

Bringuebalant l'écosystème

(On châtie bien que ce qu'on aime)

Les Etres humains, rudement y veillent

Même que les savants font des merveilles

Sans les abeilles, disparaissent

80% de végétales espèces

 

Ces plus anciennes amies de l'Homme

Qui dans les prés, l'été foisonnent

Car butiner, c'est leur labeur

Au lieu pour cela leur faire honneur

Voilà que nous sommes leurs prédateurs

Ne chassent pas pour se nourrir

Mais seulement pour notre plaisir

Amateurs de gelée royale

Même que leur reine s'en régale

 

Mais avant tout, doivent construire

Des alvéoles de bonne cire

Pour leur nectar l'y déverser

Potion magique rare, sécrétée

 

Petits insectes hyménoptères  

(Définition du dictionnaire)

Par frelons, guêpes carnassières

Au service de leur reine mère

Concoctent du miel pour pas cher

Dans leurs ruches, ouvrières

 

La grande prêtresse à son ouvrage

D'être fécondée par les bourdons

Se montre pas, reste en sa cage

Pondre des œufs, c'est sa fonction

 

Bonne occasion, pour évoquer

Que tous les mâles sont obsédés

Par la braguette, jouisseurs

Y laissent leur dard, de trop baiser

Instant d'extase, ensuite ils meurent

 

Tout ce beau monde vit en colonie

Comme “peace and love”, façon hippies

Mais dure que 10 mois leur existence

Une fois leur devoir accompli

Avalent leur acte de naissance…

La cheftaine règne sans partage

Si une postulante lui cherche des noises

C'est le moment de l'essaimage

Devra ailleurs faire son ménage

 

Mais qui sont donc ces phénomènes

Nantis d'antennes et d'abdomen

5 yeux, vision panoramique

2 paires d'ailes automatiques

Pour décoller en cas de panique

 

Me prélassant sous mon tilleul

En ces vacances où il fait chaud

Les aperçois entre les feuilles

Toujours à l'heure pour le boulot

 

S'approvisionnent en ronronnant

Que du bonheur par ce beau temps

Me voient même plus, habituées

A vivre en communauté

Près de ma maison où règne la paix

 

Puis elles s'envolent, chargées à bloc

De ce pollen qu'elles stockent

A s'exploser les mandibules

Se risquent pas faire le calcul

De leur bénef, trop ridicule

 

Vous les décrire ces roturières

Pas spécialiste de leurs misères

Constate seulement leur dévotion

Comme infirmières, missionnaires

Afin hâter la guérison

De leur bon miel, qui régénère

 

Comment pas rire de ces prétentieux

Qui se considèrent comme ingénieux

Naissent de la nature les valeurs

Les abeilles s'offrent de bon cœur

 

Face aux joyaux de la nature

L'humanité fait pâle figure

Même s'acharne à les détruire

Mis au musée des souvenirs

 

« Maya l'abeille » pour les enfants

Une berceuse dont on s'éprend

Quand tombent sur nous les infections

De ces nuages de pollution

Tous écolos évidemment

Hélas trop tard, d'avoir raison

Afin de faire place net

Ce qu'est inutile on le jette

On se débarrasse même des insectes

Les sulfatant d'un seul geste

De ces bombinettes, on en achète

L'empoisonneur, fait bonne recette

 

Passe avant tout l'économie

Pour se payer à vil prix

De ces produits qui viennent d'Asie

On se fout bien de ce qu'est pourri

Pourvu qu'on ait le ventre rempli

Plus de bonne viande du pays

Moins chères les bêtes en batteries

En est de même pour les abeilles

Au Canada autorisé

Ces pluies acides, qui font merveille

Politique de la terre brûlée

Plus rien ne pousse, plus rien ne se créé

 

Alors ce n'est pas étonnant

Qu'ainsi dérivent les continents

A l'avenir que des mutants

On distingue plus soleil levant

Les nids d'abeilles ornent plus les champs

Ni les étoiles contrariées

Par les néons de la cité

 

Arrêtons vite le massacre

C'est le futur qu'on matraque

A coups de suie et de fumée

Contraints par force, porter un masque

Pour les abeilles pas de miracle

Qui ne sont hélas pas voilées

Yen aura plus dans quelques années

 

Selon les dires des anciens

Qui les voient proches des humains

Elles rendent hommage aux défunts

Si l'un des nôtres, vient disparaitre

Partagent nos peines, fatal destin

Elles se retirent dans leur coin

Dès que sur leur ruche, on met un crêpe

 

Ainsi je rumine mon désespoir

Du genre humain, c'est pas la gloire

Parlez d'un siècle de progrès

Encore cent ans pour décimer

Tout Etre vivant, sur cette Terre

Faudra du temps, pour se refaire

Etant tous réduits en poussières     JC Blanc février  2017  (préservons l'essentiel)

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