Au-delà de la Mort

Dominique Capo

Poème onirique

La Mort est une compagne aimante. Où que vous soyez, qui que vous soyez, riche ou pauvre, intelligent ou niais, cultivé ou inculte, elle vous suit toute votre vie. Elle vous choit, elle vous séduit, elle vous console. Elle vous maudit aussi. Elle vous ouvre mille fois, au cours de votre existence, les Portes de l'Enfer ou du Paradis…

La Mort est toujours présente. Elle est intimement liée à la vie. Sans elle, nul espoir, nul rêve, nulle passion, nul désir. Elle est cet infime fragment d'Éternité qui nous éblouit ou qui nous terrorise. Elle est cet ailleurs, cet au-delà que nous supposons meilleur ; mais dont, en fait nous ne connaissons pas la finalité. Car ni les Religions, ni les idéologies, nous les connaissances que nous détenons, nous ont jamais apporté de réponses sur ce qu'il y a après…

Sache, mon Aimée, mon adorée, qui je t'attendrai au sein de ce territoire interdit où la Mort me mènera le jour où elle l'aura décidé. Je ne lui résisterai pas, puisque je sais déjà qu'il s'agit du lieu où, enfin, je pourrai te retrouver, où je pourrai, enfin, me tenir à tes cotés. Après toutes les épreuves, après toutes les humiliations, après toutes les déchéances dont mon destin a été constellé, c'est là que je t'attendrai. C'est là que je pourrai t'offrir ce cœur et cette âme qu'ici-bas tu as refusés. Refusé de regarder, refusé de lire ce qu'ils recelaient, refusé de contempler l'ardeur des sentiments qui cherchaient à t'honorer…

Alors, oui, la Mort, je l'attends avec l'impatience d'un homme qui a déjà été jugé et condamné. Je ne lui voue pas de culte. Je ne l'aime pas. Je préférerai l'éviter. Cependant, c'est malheureusement grâce à son intervention que je serai, à toi, capable de me révéler. C'est grâce à elle que je se serait susceptible de me dévoiler à toi comme je ne l'ai jamais osé, comme tu n'a jamais daigné l'agréer.

C'est ainsi ; c'en a toujours été ainsi. Que ce soit toi ou n'importe laquelle de celles, avant toi, qui m'ont envoûté. Pourtant, oui, c'est ma volonté, c'est à toi que j'offre, en définitive, ce que j'ai, à d'autres, aliéné. Car c'est toi qui, plus que les autres, m'a enchaîné à des desseins qui m'ont cortégé depuis le jour où je suis né...

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