AU PIED DU MUR

René Kalfon

AU PIED DU MUR

Il y a une émission que, très souvent, le soir, j'écoute en faisant à manger, une émission qui donne la parole à des gens qui, très souvent, commencent par dire : « Merci pour la qualité de vos émissions ».

Sujet hier soir : l'accueil des migrants, source d'extrême tension entre l'extrême générosité de l'un et l'extrême égoïsme de son voisin. Question à l'invité : « Notre pays doit-il accueillir plus de  migrants ? » Réponse : « Le Liban, quatre millions d'habitants. Quantité de migrants accueillis : un million soit le quart de sa population. » Rien qui me dise pour quelles raisons. Rien qui me dise les causes et les effets. Rien sur les conditions de cet accueil. Rien qui me prouve que c'est l'exemple à suivre. On ne me dit qu'une proportion.

Je dois me contenter sur ce triste sujet d'une expression heureuse et malheureuse : « Pour ce qui est de l'accueil des migrants, nous sommes au pied du mur ».

Ce n'est pas de moi, c'est de la dame de la radio.

Et me fait dire : « C'est ça, c'est l'avenir des relations entre les hommes sur terre : on abat des frontières et on élève des murs. »

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