Au sous-sol.

Emilie Gaillard

Tu étais beau et tu t'appelais Paolo. Derrière mon comptoir, je n'avais pas vu...
Juste remarqué ta bouche. Allure cavalière. Un air de Yumeji.
Pourtant, tu buvais déjà beaucoup trop, les verres s'enchaînaient, plein, vide, plein, vide...
Tu étais beau et je ne voyais que toi. Coup de foudre ou de folie : la finalité reste la même et mène au désespoir, désespoir que tu noyais déjà dans chaque gorgée... tu avais une longueur d'avance.
Mon reflet dans tes pupilles me faisait penser à une fleur fanée, lassée d'attendre un printemps qui n'arrive jamais. J'observais les gens et ils avaient l'air triste tu sais et moi à cet instant, je fus heureuse... pourtant je n'avais pas compris que j'avais perdu tes roses et que les épines resteraient sur mes mains.
Je me suis perdue et tu le savais, tu l'as senti, tu t'es enfui. Mon cœur abîmé a eu un instant un peu de cet espoir naïf que peut être nous pourrions être heureux.
Aujourd'hui, je m'éclaire à la bougie, je continue de rêver.
Le vernis rouge s'écaille le long de mes ongles je crois que j'aurais dû mettre une peu plus de rouge sur mes lèvres finalement, rouge sang ou rouge passion peu importe, tant que ça t'aurais plu.
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