Baie de pirates

poulpita

Plage de galets. Galets brillants, satin au toucher. La musique des vaguelettes. Sans période, ni régularité, notes aléatoires. A vous faire oublier les rythmes de la ville, les cadences de l’usine, les tambours du matin, le sifflement de la civilisation. A vous faire perdre la tête. Oublier d’où l’on vient, où l’on va. Enfin. S’apaiser.

Une collection de bouées. Rouge. Blanche. Ronde. Haute. Couchée. Oscillant sur la surface marine. Hirondelles, mésanges s’égayent derrière le souffle d’un vent léger. Vol de papillon.

Une vache brune s’aventure pour quelques feuilles. Fenouil géant, broussaille de chêne vert, genêt, asphodèle, surplombent des escaliers chaotiques de roche rouge. La falaise accueille des pins équilibristes, des oliviers suicidaires, des coulées vertes agiles.

Sur la plage, ici et là, quelques troncs polis par l’hiver et la solitude. Des amas de branches cassantes lovés sur une vague de cailloux. Souvenir de tempête. Les galets font par magie des ricochets. Des rires. Une baie de pirates. Tous les trésors du monde réunis en un seul lieu.

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