Bang

franekbalboa

Il est 14h dans cette université. Les élèves sont en classe, dans les couloirs, quand un groupe de personnes pénètre leur établissement. 

Un remue ménage sans précédent augure de ce qui va se passer, dehors, quelqu'un tente de les raisonner. Un bruit comme aucun des jeunes présents n'avait jamais entendu. La porte s'ouvre à la volée, le corps d'un homme tombe, une jeune fille hurle, c'est l'un des profs, il est couvert de sang. Plusieurs individus encagoulés entrent et ouvrent le feu, les balles fusent et le carnage démarre. Les premiers à être fauchés sont ceux près de la sortie, le sang gicle et inonde le sol, des gens courent et tentent de fuir par tous les moyens. 

Un élève se relève et saute sur l'un des assaillants, il est violemment repoussé par une salve de balles qui le font trembler et s'écrouler de manière ridiculement macabre, la tête la première sur le sol. Petit à petit, la panique s'empare de l'ensemble des personnes présentes, certaines se cachent, d'autres se barricadent, d'autres fuient par les issues possibles, portes ou fenêtres. Le groupe d'une vingtaine d'individus élimine des tas de gens, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, ils sont persuadés de faire le bien en éliminant froidement les nombreuses personnes qui fuient devant eux. Certains tentent de se battre en surprenant les malfrats, un garçon sera décapité devant sa classe, horrifiée, juste avant que deux personnes n'ouvrent le feu sur tous ses camarades pétrifiés devant l'horreur du spectacle... 

Petit à petit, l'alerte donnée porte ses fruits, les forces de l'ordre entourent le bâtiment, ils tentent de raisonner les criminels, mais ils sont formatés, rien ne les fera dévier de leur route. Leur folie les pousse à monter sur le toit avec un groupe de personnes qu'ils fusilleront au bord de ce dernier pour les voir tomber en bas, une chute de trois étages, dramatique... 

Après de nombreuses heures, les forces spéciales entreront dans la bâtisse, voulant arrêter les forçats qui ne souhaiteront pas être pris. Encore des coups de feu, encore des morts, l'un des assassins sera même équipé d'une ceinture d'explosif et se ruera sur les libérateurs pour les emmener avec lui dans l'autre monde. 

Après de nombreuses heures, les médias tous sans exceptions loueront les forces ayant arrêté ce massacre, le courage des gens qui se seront interposés, ils cracheront sur les criminels, crime qui sera revendiqué, ou pas d'ailleurs, des pseudo-spécialistes viendront donner leur avis et vous dire quoi penser, ceux qui auront survécu à cela auront les images gravées en eux. Certains, horrifiés par ce qu'ils auront vus mettront fin à leurs jours, quelques heures, quelques mois, quelques années après ce tragique "incident", d'autres vivront et se battront pour que cesse ce genre d'événements, d'autres se terreront chez eux et mettront des mois à ressortir de nouveau, et ceux qui n'auront pas vécu cela vivront avec cette simple peur que quelque chose n'arrive sans avoir conscience de ce que ça peut être de vivre ça. 

Ce scénario a eu lieu à maintes reprises dans de multiples endroits partout sur le globe, sans distinction d'endroit. Les cibles ont toujours été des innocents, des gens qui s'en allaient travailler, étudier, se promener sans savoir que ce serait le dernier au revoir, la dernière dispute, le dernier baiser, le dernier geste qu'ils auront fait. 

On a toute la vie devant nous, certains auront quelques heures, d'autres quelques jours, d'autres encore auront de nombreuses années. 

Pourquoi persister dans ce cercle emprunt de violence ? Pourquoi ne pas vouloir l'harmonie ? Pourquoi réussit-on encore aujourd'hui, malgré toute l'horreur qui en résulte, à faire la guerre ? 

Tant d'innocents tombés, au nom de quoi ? 

De multiples causes, pour des victimes chaque fois plus nombreuses. 

Les pleurs des proches raisonnent encore trop fort qu'un nouveau carnage se déclenche à quelques kilomètres, ou alors de l'autre côté du globe. Quand s'arrêteront ces folies ? 

Signaler ce texte