Belle Dame

Belle Dame,

Fière tu montrais ton corsage arrogant...

A ces beaux mâles en extase aux yeux insolents.

Mes pleurs ont marqué tes beaux seins,

Ta leçon de choses à ces Chevaliers servants,

Qui ne demandent qu'à de doux désirs servir,

Sans asservir à de rapides plaisirs.
Mais en titillant,

Agaçant,

Échauffant,

Énervant,

Picotant,

Pinçotant,

Doux et fort,

Fort et doux,

Ces vallons

Et ces dunes,

Ce mont

Et ce ruisseau,
En remontant jusqu'à la source.

Dans une exquise course

Parcourant une à une,

Puis toutes à la fois,

Plonger dans ta lune

Et d'une même voix, 

Du corps toutes les saisons,

Et les exhalaisons,
Encrer de la plume le dessin,

De ces seins,

A dessein.

Mettant pour un instant,

Un frein,

Au galop des désirs impétueux,

Ce n'est que pour mieux,

Titiller, émoustiller un brin,

Ces seins.
Pour mieux repartir,

Sur d'autres désirs,

Sur d'autres dunes, dans de doux vallons

Dont il faut se pénétrer et crier enfin son nom !

Et expirer d'une même voix,

Dans un râle d'abandon...

Puis s'alanguir

Dans un doux soupir...