Bloody Reaper - Chapitre 6 - De nouvelles perspectives

kaminomonogatari

Suite du béta-test du roman. Les taupes-correcteurs sont actuellement en gréve, il risque donc d'y avoir quelques fautes à s'en crever les yeux... N'allez pas aussi loin, la vie est trop courte.

Chap 6De nouvelles perspectives

Encore une journée à passer sur les routes pour ce frêle duo portant les couleurs de l'Eglise. Trois jours s'était écoulés depuis l'incident à Austrélia, et le flux d'activité ne cessait point d'augmenter dans les régions rurales à proximité de la ville. Voilà pourquoi ils eurent l'occasion d'oublier ne serait-ce qu'un peu cette mésaventure s'ajoutant à celles antérieures datant de leurs débuts d'activités. Voilà pourquoi, lorsque la mission d'aujourd'hui, n'aillant rien à voir avec les précédentes fut annoncé, elle attira une certaine fraicheur dans leurs vies de dure labeur. Mais encore, il faut atteindre le lieu, bien loin par rapport au secteur habituel.

Le carrosse filait alors vers le sud depuis quelques lieux, et le paysage s'étant lassé des grands arbres sombres de la forêt noire, avait opté pour une multitude de champs défrichés. Certes, il avait peu à la récolte, ce n'est pas pour cela que les paysans n'avait pas de travail, c'est pourquoi à chaque sentier la jeune femme ne manquais pas de saluer par sa fenêtre les fiers travailleurs se relevant de leurs tâche par simple curiosité au passage du somptueux véhicule. Là était ce seuls moment de joie, coupé par la gueule horripilante du chevalier Balor installé en face d'elle, essayant tant bien que mal de voiler son visage pour ne pas être assimilé à la bonté des Solarius, ou tout simplement pour ne pas être dans l'ombre d'une tierce personne. Car il était du genre orgueilleux, en plus de cela, et depuis nombre d'année.

- Ces gens ne me mordent pas, tu sais ? Et puis, qu'es-tu pour avoir peur du regard d'autrui ? Balor Noctarius, du même nom que le grand patron…

-Tu dis ça parce que ce sont encore tes terres, par ici… Et puis, l'image c'est très important ! Si moi, Noctarius, est assimilé à ta stupide bonté, tes gens vont commencer à faire n'importe quel blasphème sans risquer une sentence ! Je dois absolument me montrer strict, et tu devrais faire de même.

-Encore ces bêtises.

-Ah oui ? Et comment vont financièrement parlant les Solarius, ces dernières années ?

Le visage de la jeune femme déteignit sous la frustration.

-Ce n'est en rien la faute de mon père ni de ces honnêtes gens s'il n'y a plus rien à exploiter dans cette forêt.

Trois quart de forêt pour un quart de terre exploitable, voilà ce qu'est le domaine Solarus. Seulement, voilà quarante années que le souffle de la mort pénètre entre ses solides arbres, et plus rien ne peut y vivre. Il n'est même plus question de chasse depuis des lustres, l'économie y est rudement affectée.

-Pourquoi ne pas la raser ? En vendre le bois, et toutes ces choses…

-Et alors plus jamais rien n'y poussera, le maléfice frappera même jusqu'à la capitale…

Il en ria de bon cœur.

-Oh pardon, c'est vrai…Si seulement il y avait un moyen d'annexer vos terres à d'autres bien plus lucratives, comme aux nôtres…

Elle en était dépité, déprimé… impuissante, et il s'en jouait à l'extrême à chaque fois qu'il perdait un débat.

-… C'est aussi satisfaisait, de commercer des gens ?

-Des gens ? De quoi parles-tu ? Les elfes ne sont pas des gens.

-Si tu le dit…

Soudainement, le carrosse s'arrêta.

-Inquisitrice Solarius, Chevalier-aspirant. Nous sommes arrivés.

La porte s'entrouvrais sur le cochet à l'étonnement de la dame qui effectivement avait perdu toute notion d'espace sur cette fin de trajet, et le chevalier n'en démordra point pour ce précipité en premier à l'extérieur. Manque de peau, celui ci sauta alors dans une flaque boueuse déteignant sa parure estimé.

-Oh, bon sang…

Elle s'en retrouva donc à scruter la bâtisse en prenant le temps d'éviter tout obstacle : le lieu en pleine cambrousse n'en manque certainement pas.

À première vu, cela semblait être un illustre manoir, pourtant les terres en sont si mal entretenues qu'on les croirait à l'abandon. Pas une seule présence, pas un seul garde ne les accueils en cette cours si austère, pas même l'animal responsables des dégradations du parterre. Et cela va de soit de la façade soit dans le même état : Autrefois blanc, un marron gris recouvre la pierre quand elle est encore présente, et les poutres qui sépare les parois ne sont plus très droite depuis bue longtemps. Ne parlons même plus de la toiture dont l'étanchéité d'un simple coup d'œil laisse fortement à désiré.

C'était dans ses conditions que l'inquisitrice se retrouva face à la double porte, sertie d'une modeste rouille, dans un état de doute probant.

-... C'est vraiment ici ?

Pendant qu'elle se retourna vers le cochet déjà prêt à partir et Balor astiquant méthodiquement son armure, la porte grinçante s'ouvrit, lentement, en long et en large. Une silhouette apparaît au dessus d'elle, un homme au corps taillé dans la pierre, blond et surtout fort bien vêtu d'un uniforme militaire typique de leurs ordres. Il entretenait une barbe courte et une chevelure longue terminant en qu'eux en de cheval. Enfin, il adressait un regard sympathique et détendu à la jeune femme tout en retenant les grandes portes de ce lieu en ruine.

-Bienvenue à l'Ordalie, bien que je ne m'attendais pas vraiment à vous voir ici. Vous devez être la célèbre Inquisitrice Solarius? Je suis ravie de pouvoir enfin vous adresser la parole.

Nul formalité n'a lieu, seul Balor se relève en sursaut, prêt à sauter à genoux dans cette gadoue qu'il venait de retirer si difficilement de ses plates bandes.

-C'est bien moi. Et à qui ai-je l'honneur ?

La question était fortuite, puisqu'elle venait tout juste de repérer à son épaule l'écusson en forme de tête de cheval.

-Je suis le Paladin Brall Roqueciel, mais je vous prierais de m'appeler Brall.

Balor de rapprocha du gradé, montrant son admirable face de serviteur.

-C'est un honneur, paladin de la connaissance d'un honorable élément de notre saint ordre !

-Et toi, de dois être… Hum… Celui là. Le fameux Noctarius, des rumeurs ?

-Rumeurs ?...

L'indifférence du Paladin laissa Balor de marbre,  n'ayant surtout entendu des mots à double sens qu'il n'arrivait point à déchiffrer, il se contenta d'acquiescer en silence pour mieux cerner le personnage. Auly qui s'attendait à cette réaction repris alors la parole sans aucun scrupule pour son compère.

-J'avais entendu dire que cet établissement était important aux yeux de l'église, alors quand j'ai vu l'état des murs… Que c'est il passé ici ?

-Vous voudriez savoir, n'est pas ? Ce qu'il ce passe ici. Je vais vous expliquer, l'histoire de ce lieu en abandon.

Il ouvra grand les portes, menant tout droit à un hall miséreux. La poussière y était omniprésente, mais la tapisserie préservé. Finalement l'apparence désastreuse de l'extérieur ne se déteint heureusement peu à l'intérieur, en apparence : Les carreaux sales filtraient toutes lumières naturelles rendant l'atmosphère sombre et lugubre. Notre guide s'arrêta devant l'une d'entre elle, s'engageant soigneusement à en ouvrir une pour apporter un peu de clarté.

-Vous êtes tout deux ici au berceau de la science contre la Corruption à l'échelle de notre beau patelin. Voyez-vous, quand les hommes se sont installés sur ces terres elfiques, ces murs ont été les premiers battis par les hommes en honneur à l'Eglise ayant joué un énorme rôle dans la conquête d'Iréliale il y a 33 ans. Ce lieu fut alors le centre général de notre Ordre, en attendant la construction de la cathédrale, et cela pendant quelques années. Il fut ensuite comme je vous l'ai dit plus tôt un centre de recherche très active dans les sorts offensifs contre le mal…

L'homme s'arrête alors, interrompu par un mystérieux bruit de pas vers la sortie intérieure gauche. Une porte double s'ouvrit lentement, subitement un pied nu dépassa du palier, une empreinte humide féminine que laissa la demoiselle paysanne d'apparence aux cheveux d'une teinte bien sombre, qui s'avançait fébrilement vers le Paladin la scrutant d'un air grave, ignorant dans l'instant l'inquisitrice et son chevalier.

-Vous êtes encore là, monseigneur ?

-Oui… Qui a t-il ?

A mi-chemin, la femme se fige, tombant en subitement en larme, les mains sur la tête.

-Les voix… Les VOIX ! FAITES LES TAIRES, PAR PITIEE ! JE N'EN PEUX PLUS !

Brall se précipita à son aide, en tachant de la secouer des épaules. Ses yeux étaient telle la nuit, et son parfum qui embaumait la pièce s'apparentait au lilas. Ainsi, Auly tenta une approche très vite dissuadé par l'intéressé lui-même. La situation la dépassait, elle ne pouvait qu'assister à la scène sans devenir une gêne pour le Paladin.

-Contrôlez-vous ! Vous devez être fort pour survivre ! Ne perdez pas contre la malédiction !

-Elle n'arrête pas !... De me dire des choses atroces ! Je ne veux pas le tuer ! Tais-toi ! Non ! Rend moi ma voix ! Tu n'es pas moi ! Tu n'es pas…

Son regard se perd, elle reste étrangement silencieuse. Ses bras tombèrent, sa face perdit toute tristesse, toutes émotions.

-… C'est terminé. Veuillez m'excuser.

La crise semble terminée. Elle se leva et reparti aussitôt, néanmoins Brall n'avait l'air guère soulagé, bien au contraire. Sa frustration ne demandait qu'à exploser, pourtant le fort homme se contenait tant bien que mal, il reprit pied à terre en fixait la porte du vil couloir.

- Savez-vous ce qu'est vraiment la Corruption, Inquisitrice ?

Elle déglutina. La question avait évidement un lien avec se qui venait de ce produire, et malgré sa courte expérience sur le sujet, elle resta pourtant incapable de totalement l'affirmer.

-Je… mon activité d'inquisitrice étant encore récente, je n'ai eût que peu d'occasion de pratiquer envers le sujet en question. Mon savoir ce réduit encore bien trop aux livres et manuels qu'à…

-Jetez ses maudis bouquins ; Voici la véritable Corruption. Du moins, sa partie visible. Peut importe l'histoire de l'Ordalie, finalement, aujourd'hui ce n'est qu'un centre de recherche à l'abandon. Je suis le seul cadre encore présent, et je ne suis même pas chercheur.

-Attendez… La ‘'Corruption'' est la signe de punition divine depuis la création. Cette malédiction profane l'âme du prêcheur jusqu'à la dévorer entière, j'ai pu le confirmer, et que seul la Lumière et le feu peut mettre fin à la souffrance de ces déviants. Mais si je ne m'abuse, cette femme est pourtant affectée par… Alors, que faites-vous véritablement, ici ?...

-Savez-vous combien d'honnêtes gens sont ‘'sauvé'' par vos moyen à la capitale, chaque jour ? Pensez-vous vraiment que touts ceux qui ont entretenus un vice ou vécu une situation horrifiante doivent être sacrifié au bon vouloir de l'Ordre ? Veuillez me suivre…

Alors, sous une colère froide, il s'engouffra vers là ou la fille venait de disparaitre, débouchant sur une grande allée, d'un coté recouverte de vitraux poussiéreux,  de l'autre des multiples portes, disposé tel des chambres dans un dortoir. Il ne faisait que traverser ce long tapis de soie épuisé par le temps, pourtant son attention se laisse prendre à l'une des portes, grande ouverte. Là encore, un homme y est présent, assit à même le sol, dans le même état voire pire que l'autre résidente. Un autre prenait le chemin inverse du groupe, frottant l'épaule sur les vitres à mesure qu'il progressait, les yeux dans le vide.

-…Inquisitrice. Quel est pour vous l'origine de la Corruption ?

-Et bien… nombres de récits, enfin… C'est une malédiction, donné par dieu à ceux qui ont commis un péché grave…

-La vérité fausse. Pourquoi le même dieu qui nous guide et nous donne notre force, ferait-il une tel chose ? Donner la force aux vicieux de commettre encore plus de mal… c'est ridicule.

Il n'avait pas tord.

-C'est pourtant la version officielle…

-Et c'est pour cela que c'est aussi une vérité. Mais réfléchissez-y. N'y voyez vous pas des symptômes ? Et les causes de cette ‘'Malédiction'' ; parfois des meurtriers cours des années avant d'être retrouvés ‘'touché par la justice divine'' et donc ce miasme, et parfois pour le même cas, il est questions de quelques jours ! Trouvez-vous normal que le saint divin accorde un jugement inéquitable à chaque criminel ? Non. Je refuse d'y croire. Voilà pourquoi je ne vois en cette ‘'chose'' qu'une affection, un chancre dont certain serait plus résistant que d'autres. Ce qui nous amène au point suivant…

Le paladin fit de nouveau un arrêt, décidé à faire avancer l'Inquisitrice. Ils sont devant une porte entrouverte, dont la salle là derrière est à première vu animée.

- Que souhaitez-vous me démontrer, Paladin ?

-Entrez là dedans, et osez me dire après que ces gens sont dangereux.

Que voudrait-il lui montrer avec autant d'ardeur ? C'est avec ce sentiment de doute qu'elle repoussa lentement la porte qu'il la séparait avec la vérité. Là, l'attention se porte sur l'inquisitrice, curieux personnage dont on n'attendait par la venue. Les différents regards la scrutent avec curiosité, bien qu'un ou deux aient un couteau entre les mains.

-Il n'y a rien, continuez donc.

La voix du paladin rassure, les activités reprennent.  Ici, un jeune homme découpe méticuleusement une carotte entièrement blanche, dans un seau à côté est trempé quelques pommes de terres par une paysanne d'un âge mure.

-Non, pas comme ça…

Derrière encore, une vieille femme prend des mains une petite citrouille et l'ustensile de coupe à un citadin désemparé, mais appliqué à comprendre les gestes pratiques pour retirer le moins possible de chaire comestible en dépiautant le légume. Le dernier est au feu, au dessus d'un chaudron, complètement absorbé par sa louche et les rotations qu'il réalise d'un geste de grande amplitude. Le garde qui était posté juste là s'approche du feu sans animosité, le casque sous l'aisselle, totalement serein.

-Alors, cette soupe ?

-Ça avance, ça avance…

La quantité d'ingrédient suppose que tout l'établissement ou du moins une grande partie sera servie par cette cuisine, et tout cela n'engage le moindre problème pour personne.

-Vous êtes tous corrompus … ?

Encore une fois, l'attention se détourne vers l'inquisitrice dans l'incompréhension. Effectivement outre le garde, tous portait une chevelure noire d'encre, deux d'entre n'avait qu'un œil normal, l'autre étant devenu aussi sombre que le vide, sans parler des multiples veines noires visible sous leurs peaux. A par ça, rien ne les différenciait d'honnêtes citoyens comme elle en croisait à foison. Sa réaction par ailleurs avait abaissé quelques visages, brisant ce moment de joie dans cette entreprise utile à la petite communauté, retrouvant immédiatement la dure réalité de leurs sorts.

-Oui. Tous.

Balor réagira spontanément face aux paroles du représentant Brall, pénétrant en force dans cette cuisine une main à son fourreau, l'autre à son manche. Il les jugea instantanément nuisible, et allait faire son devoir s'il le paladin n'était pas présent. Il se fit plaquer au sol comme un malpropre, et immobilisé par le poids d'un homme de la cinquantaine en très bonne forme physique, totalement maître de lui-même.

-LACHEZ-MOI ! N'AVEZ-VOUS PAS HONTE DE MAINTENIR LA VIE DE SES MISERABLES EXISTANCES ?!

- Elles sont peut êtres misérables, mais bien réel. Et utile.  Je ne laisserais pas un privilégier comme vous ôter la vie de ses âmes innocentes.

Balor lutta la haine au ventre, ne serait-ce que pour se soulever, mais rien à faire.

-Elles n'ont pas d'âmes… Ne comprenez-vous pas ?!

-C'est toi qui ne comprend pas. Tu t'efforce à suivre des règles vieilles de cinq siècles sans regarder la réalité…

-Mais ce sont NOS REGLES ! On DOIT les suivres !

Devant ce spectacle, la jeune inquisitrice fut prise d'une grande réflexion. On lui avait inculqué un ennemi à abattre, qui n'en était peut-être pas un. ‘'La corruption est néfaste'', ‘'Elle dévore l'esprit et tend l'humain à le faire devenir un monstre'', ‘'Seul la mort libère l'âme de ce mangeur d'homme''. Déjà qu'il n'y ait pas de viande sur cette table, il n'y a non plus pas de présence agressive, au contraire sont-il craintif face à l'interaction des deux hommes. Mais pourquoi ? En moment de crise, elle avait déjà ‘'purifier'' nombre d'entre eux, tous violents, incapable à la communication… Elle se questionnait encore, et encore…

-Je veux comprendre. Que leurs avez-vous fait, Paladin ?

-Rien. Tout est question de psychologie, ma chère. Si certain ont de la haine pour ce monde, d'autres sont juste malchanceux… Voilà la différence entre ‘'les monstres'', et ces pauvres gens. Vous ne devez pas tomber dans cet amalgame que fait l'Eglise.  Que fait le monde…

Puis, Brall lâcha prise le chevalier qui avait fini par se laisser faire. Il se releva et, se retrouva maintenant face à sa supérieur, car il n'avait néanmoins pas abandonné l'idée d'accomplir sa fonction de protecteur de la société.

-Qu'est ce que tu fais, Auly ? Tu ne t'es quand même pas fait avoir par ces…

-Nous nous méprenions sur la Corruption, Balor. Il est temps d'évoluer.

-Je pensais que l'on s'accorderait au moins sur notre travail… Mais vraiment rien ne va entre nous. Ou alors ferais-tu ça juste pour t'opposer à moi ?

-Tu n'a rien à voir là-dedans ! Tu dois juste voir les choses de tes propres yeux ! Tu fais peur à ses gens, pas l'inverse !

Il la repoussa violement dans une colère sans nom. Sa lame sortie enfin de son fourreau, il s'en retrouva étrangement paralysé, pris soudain de vertiges incessants. Quelque chose lui triturait l'âme, il en était impuissant. Ce n'est qu'alors que Brall pris l'arme entre ses mains, la reluquant dans la longueur du fil de l'épée.

-Tu es ici dans un sanctuaire. Outre pour sa propre protection, nul ne peut attaquer impunément entre ces quatre murs, Chevalier. La simple intention de tuer suffira à te mettre hors combat. Je souhaitais juste connaitre vos réactions, le sortilège n'aura fait qu'appuyer mon observation…

Loin d'être anodin, ceci explique la tranquillité du lieu et la panique moindre des résidents, cherchant juste à passer à autre chose. Puis, le chevalier tomba à genou sur un cercle apparu par enchantement. Bien que nulles chaines ne soient visibles, le glyphe semblait le lier à même le sol, le poussant mentalement à bout. Enfin, lorsque la rage avait pris fin, il s'écroula sur un sol vierge, reprenant péniblement son souffle. Ce ne fut qu'une histoire de quelques secondes, si intense qu'Auly s'en retrouva le souffle coupé.

-… Et comme je le pensais, ton esprit est trop fermé, cadet des Noctarius. Suivre aveuglement une cause est la meilleure façon de se faire tromper, voilà pourquoi tu n'a pas l'étoffe ni la jugeote de ton père.

Peut importe les jugements, Balor n'était tout simplement en condition de répondre, ni même de l'écouter. Le paladin redirigea alors toute son attention sur l'inquisitrice effaré et l'invita d'un simple geste à faire marche arrière dans le couloir de verre. Ce qu'elle fit sans trop réfléchir, après avoir déposé sa rancune d'un vil œil sur son chevalier aplati qu'il l'avait précédemment bousculé.

Posément, Brall se tenais bras en arrière et tenais le regard vers la lumière extérieur, la tête haute. Il inspirait beaucoup d'honneur à la jeune femme, de force, et de sécurité, trois qualités exemplaires qu'elle n'avait pas l'habitude de côtoyer, ainsi elle prit plaisir à suivre le personnage d'un tout autre genre, qui s'il n'avait pas l'âge avancé de son propre père, l'aurait certainement fait chavirer. Soudain, le paladin soupira gravement.

-Et dire que toute cette incroyable entreprise ce termine aujourd'hui. Quelle miséricorde…

-Comment ça ?

- Bien que cet espace soit dédié à la recherche sur la Corruption, aucune découverte n'a été faite en ces lieux. Récemment, les fonds accordés par l'Ordre ont étés annulés, le seigneur-mage Fallon, ancien responsable et redevenu simple mage sacré, abandonnant les propres terres qui lui ont été attribuer pour éviter d'y dépenser la moindre pièce. Tous les mages, n'étant plus rémunérés ont aussi quitté les lieux… Moi-même suis-je ici en tant que bénévole, je n'ai plus les moyens de subvenir aux besoins des pauvres âmes habitants ses lieux, et n'ayant même pas le droit de sortir travailler pour payer l'impôt, quitte à y laisser la vie. Il n'y a pas de candidats pour s'occuper des lieux, ainsi l'Eglise se résout aujourd'hui même à purifier la bâtisse et tout ce qui s'y trouve avant de vendre ses terres. Quel comble que vous ne découvriez cela le jour même de sa destruction…

Auly était troublé. En un sens, elle venait de trouver par chance une solution détournée a son travail violent, et cela prendra fin sous peu. Mais pourtant, un seul et unique mot la scandalisa bien plus que le reste.  ‘'Purifier la bâtisse, et tout ce qu'il s'y trouve…''

- ‘'Purifier'' ?… Vous voulez dire que…

- Sans cadre, ces gens sont un risque. Un risque que ne peut pas se résoudre de prendre les protecteurs de l'humanité.

Son fragile cœur en tremblait, s'était pourtant son quotidien. ‘'Ces gens'' était des Corrompus, mais à cause de cet homme et de ce qu'elle avait vu, elle avait fini par les considérer comme humains. Et voilà que ce même homme venait de parler d'eux comme de vulgaires nuisibles. Il n'y était pour rien, et s'était juste résigner à leurs sorts… mais alors, pourquoi lui avoir montré tout ceci ?

La raison avait toute l'aire d'une simple arnaque. D'une affaire qu'on dirait ‘'en or'' refermant un vis caché. Après tout, il recherchait un ‘'candidat'', quelqu'un en possession de fonds pouvant acquérir les lieux. Qui d'autres que les Noctarius possédant toute la périphérie de la capitale pour ce rôle ? Et si cela ne fonctionne pas, pourquoi pas l'illustre famille Solarius, toujours prêt à aider son prochain ?

Quand bien même, s'il y a questions de fonds, le débat s'arrête là. Cela leurs brisera tout deux le cœur, mais elle n'y peu rien.

-… J'aurais aimé pouvoir faire quelque chose, malheureusement…

-Je me posais justement la question, en regardant vers le nord… Ce sont bien vos terres, en provenances des forêts d'Austrélia ? Comment y sont les cultures ?

-… N'ayant que peu de terres cultivables, nous en sommes obligés d'en acquérir de par d'autres contrées pour subvenir un minimum aux besoins de nos villageois…

-Je vois. Si seulement vous pourriez obtenir gracieusement de nouvelles terres meubles, comme toutes celles qui nous entourent…

Tout compte fait, il avait très bien réfléchi à son plan d'action. Depuis le tout début, il se jouait d'elle, et elle ne le compris que bien trop tard. Si ce n'était que son seul problème, elle aurait sauté à pied joint sur cette occasion, mais elle avait des devoirs, et elle aurait des problèmes si elle s'accordait des lieux. Sa position dans l'Eglise était déjà très discutée, et ce n'est pas la première fois qu'elle se montre capricieuse. Son quotidien, elle ne l'aimait pas, mais elle l'avait choisis pour ne pas s'attirer d'ennuie. Alors si elle devait en plus s'en défaire…

Auly avait beau y réfléchir, ce n'était tout simplement pas possible. Encore aujourd'hui, Personne ne sera sauvé.

C'est alors que, lorsque tout deux ait atteint le hall, que cet échange allait définitivement prendre fin et que ce qui devait être au départ une simple inspection devait se terminer, un nouvel élément pris position. La grande porte, servant d'entrée à cet institut délabré s'ouvrit grand, une lumière éblouissante se propagea dans tout les tréfonds de la pièce de par l'armure d'or qui s'avançait. Un nouvel homme imposant tenant une lance pénétra les lieux sans crier gare, et le paladin s'en retrouva immédiatement incliné.

-Inquisiteur Falric, c'est toujours un plaisir de vous voir. Malgré la sinistre raison qui vous fait venir ici… Vous êtes en avance…

-Oui. On m'a demandé sur un autre site, j'ai dût accoutrer mon emploi du temps. Mais qui vois-je ? Une collègue ? Bien jeune, et possédant mon même titre… Solarius, je présume ?

-Enchanté, inquisiteur.

-J'ai ouïe dire que vous aviez pris la relève de votre défunte mère, je constate que vous êtes son portrait craché, et j'espère que vous serez aussi compétente qu'elle.

-Ce ne sera pas chose aisée que de la remplacer… mais je ferais de mon mieux.

-Nous l'apprécions tous pour son fort caractère, outre une certaine famille. Faites ce que bon vous semble, et tout ira bien.

-J'en prend conscience. Merci de votre soutient.

Alors que les bonnes paroles s'échanges encore, bien d'autres, chevaliers à première vu, s'aligne un après les autres derrière l'inquisiteur. Six en tout et pour tout, ils ne sont pas là pour une simple inspection. C'est une vrai escouade, armée jusqu'aux dents, paré pour faire la guerre.

- Il n'est rien. Quoi qu'il en soit, je souhaiterais tout de même connaitre la raison de votre présence ? Vous aussi seriez-vous affecté à cette épuration ?

-Non…

-Alors je vous prierais de quitter les lieux avant que cela ne dégénère. Ce qui va ce passé maintenant n'est un plaisir pour personne.

De nouveau, le cœur d'Auly s'emballe : Est-ce vraiment la seule solution ? N'ai-je d'autres choix que de refuser ? Le paladin s'interposa devant la lance de son supérieur.

-Je vous prie d'attendre un court instant. Nous étions en train de s'expliquer avec l'inquisitrice, de plus les pauvres malheureux n'ont pas pris le temps d'un dernier repas…

-Ils ont eût bien le temps qu'il leurs fallait, je ne peux pas m'attarder.

Aux mots du paladin, la jeune femme repassa à cette fameuse pièce : devant les fourneaux, des sourires timides, un moment de bonheur pour ceux touché par la malchance… Par rapport à eux, elle n'était au final qu'une privilégier. Ce sacrifice doit être fait.

-Attendez ! Annulez tout !

Ses paroles eurent l'effet d'un miracle pour Brall, à deux doigts de croiser le fer pour gagner quelques secondes.

-Comment ça ? Expliquez-vous, Inquisitrice Solarius.

-Au départ, et bien que ce soit tardif, j'étais venu ici pour inspecter les locaux, et j'ai décidé me porter garant de cet institut. Votre intervention n'est plus nécessaire, je m'occupe d'eux. Je reprendrais par la même occasion les recherches sur la Corruption.

- En êtes-vous vraiment sûr ? Ce n'est pas là quelque chose d'anodin, sinon croyez moi que beaucoup aurait sauté sur l'occasion d'acquérir gratuitement ces terres. Sachez aussi que beaucoup ont souhaité la fermeture de cet établissement en parlant de blasphème, et que vous risquer de vous attirer leurs foudres.

-J'en suis pleinement consciente.

Fougueusement, l'inquisiteur esquissa un demi-sourire, signe d'une espérance réalisé. Cependant, le poing frappe un peu plus loin ; le chevalier encore étourdi, épris d'une fièvre symptomatique circula dans l'immense couloir en gardant toujours la main sur un vitrail. Il aurait pu utiliser l'autre paroi, mais cela l'aurais exposé aux malades derrières ces portes. Fou de rage, Balor néglige entière la présence du supérieur pour se focaliser sa partenaire, son amie d'enfance, sa fiancée.

-Tu vas faire QUOI ?!

-Tu m'a bien entendu. Les missions, les inspections, les représentations… On arrête tout.

-‘'On''… Non, non ! Je ne t'ai pas donné mon accord pour cette… Folie ! Je ne vais pas rester m'occuper de ses… pseudo-lépreux à attendre désespérément cette foutue cérémonie ! Je refuse !

-Tu n'a pas ton mot à dire, tout comme je n'ai pas eût le mien pour ce… mariage arrangé. D'ailleurs, tu n'as même pas à rester. Oui, tu peux partir… je n'aurais pas besoin de toi.

-Je ne te laisserais pas fuir tes responsabilités !

Là encore, le chevalier s'approche dangereusement d'Auly, mais Brall s'interpose. Cette scène l'avait suffit pour comprendre la tyrannie dont elle faisait face à longueur de journée, les rumeurs sur le fils abusant de son nom, n'était en point faussées.

-CELA SUFFIT ! Chevalier Noctarius, je vous relève de vos fonctions. Vous pourrez quitter vos appartements en région nord, et retourner à la capitale dès demain où on vous redonnera une affectation qui siéra mieux à vos compétences. Vous pouvez disposer, Chevalier.

Des paroles que devait dire l'inquisitrice, mais elle n'en n'eut pas le courage. Balor quitta la pièce en grinçant des dents jusqu'au point de rupture. Comment réagira son père en apprenant la nouvelle ? Bien que Balor quitte son entourage momentanément, ce n'est que l'exode de nouvelles complications envers Auly.

Devant la porte, il se retourna alors. Il n'était plus le même, remplacé par une sort d'alter égo malfaisant, ou peut être même son véritable visage. Il souriait, malicieusement.

-Que tu le veuille ou non, tu finiras par porter mes enfants.

La relation qu'ils connaissaient est définitivement terminée. Adieu aux souvenirs joyeux de l'enfance, place à une haine sombre qui consumera l'un d'entre eux. Sur ces paroles odieuses, le cadet Noctarius Balor s'en allât, sans épée ni honneur.

-En tant qu'inquisiteur d'Ariesh, je ne peux pas non plus me permettre de laisser le fils du Pilier s'en aller sans escorte, ni chevaux. Je dois donc vous quitter et changer de nouveau mon programme journalier. Inquisitrice, un dernier mot : Votre mère avait beaucoup d'ennemie, mais aussi des allier digne de confiance. Quoi qu'il arrive, la justice triomphe toujours.

Sur ces mots, sa petite armée fit demi-tour. Se retrouve seuls Brall, et Auly, l'âme tourmenté.

-Est-ce vraiment la bonne solution ?... Qu'est ce que je viens de faire…

-Il n'y a pas de bonnes solutions, seulement des choix à faire.

-Je vois… Et au final, j'ai perdu un vieil ami, ma situation stable… Et qu'ai-je gagnée en faisant ce choix ?

-Des terres pour nourrir votre peuple, une cause à défendre. Un serviteur fidèle.

-Un… Où voulez-vous en venir ?

Il s'agenouilla à ses pieds.

-Moi, Paladin Brall Roqueciel, jure en mon honneur et en mon nom de vous servir, de vous protéger de ma vie, et cela jusqu'au jour sinistre de ma mort.

-Je… Je ne m'attendais pas à… Vous êtes sûr de vous ?

-Ce qui est dit est fait.

-…Alors, je… je compte sur vous.

-Oui. Quels sont vos directives ?

-Quoi ? Dès maintenant ? Je n'ai même pas…

-Dois-je faire prévenir votre père de cette acquisition ?

-… Je suppose…

-Je connais nombres d'ouvrier capables  de miracles en manière de rénovations.

- Alors… appelez-les, dès que l'on aura convenus des fonds…

-J'ai aussi la liste des anciens mages travaillants ici, et l'un d'entre eux me semble parfait pour reprendre les recherches. Qu'en dites-vous ?

-Et bien… s'il ne demande pas trop…

-Tout est noté, et sera fait dans l'heure.

-Super…

-Et vous, que souhaiteriez vous faire ? Une visite plus approfondi des lieux ? L'annonce de votre arrivée aux résidents ?

Toutes ses nouvelles tâches rendait bien hésitante la pauvre Auly, qui finalement n'avait jamais vraiment dirigé quoi que ce soit auparavant. Elle avait fière allure devant son père, il était toujours comte depuis de nombreuses années, et pas pour rien. Alors, quand ce dernier choix bien plus personnel ce vue lui être accordé, elle s'esclaffa de ce moment de joie d'être enfin utile, sourie en toute honnêteté, et répondit fièrement :

-J'aimerais goûter à cette fameuse soupe !  

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