Boucan de crécelles sur nos crêtes
Jean Claude Blanc
Boucan de crécelles sur nos crêtes
Poussent partout les éoliennes
Manquent d'énergie, ne valent pas la peine
Même que ça nous tape sur le système
Ça fait du bruit et c'est pas beau
De voir ces masques sur les coteaux
Géniale manière de s'éclairer
Economie sur le budget
Quel prétexte éhonté
Pour vanter la biodiversité
Plus de 5000 implantées
Bien ferraillées et bétonnées
Ne risquent pas de s'envoler
1500 tonnes à la pesée
Ne vous cache pas leur démesure
Plus de 50 mètres de hauteur
Brassent du vent, selon les heures
Et de l'humeur de la nature
Viennent s'y crasher oiseaux de passage
Pour l'aviation, c'est un naufrage
Parait, seul choix pour se défaire
De centrales thermiques et nucléaires
Passées de mode plaques solaires
Pourtant promesses pour l'avenir
Hélas usage temporaire
Pour les détruire faut les enfouir
Descendant la vallée du Rhône
Elles jalonnent l'autoroute
Figées, géantes, elles trônent
De l'art moderne, y'a pas de doute
Tournent en cadences, pales alignées
Comme des champs de tournesols
Gâchent le paysage, ces mochetés
Même font peur aux bestioles
Font des adeptes chez les bobos
Mi intellos, mi écolos
Qui viennent rarement les contempler
Mais vues de loin, bel art abstrait
Nos ingénieurs, poussent le bouchon
Vont les lester en rangs d'oignons
Façon « off-shore », au fond des mers
Pour les poissons, quelle galère
Un coup de pub pour EDF
Pour sa santé, c'est tout bénèf…
Le prix que ça coûte, personne le sait
Faut pas bouder sur ce succès…
La cop21, laisse des traces
Moins de pollution, moins de fumée
Plus de campagnes dégueulasses
Rien que des porcs importés
Certes mécaniques bien huilées
Mais durent pas l'éternité
Lorsque ça grince dans l'engrenage
Ça fout en rogne le voisinage
Vivre dans l'instant, c'est le progrès
Pas se faire chier, tout saloper
Laisser tout faire, pour notre bien
Et les déchets pour nos gamins
On ne sait plus quoi inventer
Pour ne rien faire de nos journées
On coifferait la Tour Eiffel
D'hélices maousses jusqu'au ciel
Quelques savants, juste pour l'honneur
Viennent tester sur nos hauteurs
Vitesse du vent, pour leur malheur
D'avance ciblés par les chasseurs
Qu'est-ce qui leur passe par la tête
D'enlaidir nos montagnes champêtres
Où les touristes aiment l'été
S'y balader, s'y reposer
Nos érudits, les plus bornés
Veulent à tout prix nous en montrer
Leurs découvertes sous les hourras
Comme des bébés fiers de leur caca
Les éoliennes, qu'une tentative
De nous faire croire à la lune
S'agit de faire, défense passive
Car dès demain, feront plus la une
Cette Terre léguée par nos ancêtres
On la triture, on la déchire
D'extravagances on s'enivre
De sombres lugubres sentinelles
Zone interdite, battent de l'aile
Pins et genièvres, airelles, bruyères JC Blanc avril 2022 protégeons nos territoires)