Ce que je n'ai pas dit

_wendy_

« - Je pensais vous envoyer une carte et puis j'ai laissé passer l'idée. »

Ce n'est pas grave. Vous m'avez déjà envoyé une carte un jour, et c'est celle qui compte le plus. Celle qui m'a rassurée sur la persistance de votre affection à mon égard. Mais à vrai dire, j'en espérais une autre, cette fois, pour me rassurer sur votre état de santé. Comme elle ne venait pas, je vous ai téléphoné. Et j'ai été rassurée. Tout s'est bien passé. Vous reprenez le travail bientôt.

Vous avez arrêté le flot de pensées tortueux dans ma tête. La lumière du soleil semblait plus intense. Je dois vous avouer que j'ai tout de même dû prendre un demi-Xanax après avoir raccroché, car c'est toujours émotionnellement troublant d'entendre à nouveau votre voix après des mois de silence. Mais j'ai été sereine tout l'après-midi, au travail. Je vous ai écrit un mot, que je posterai le plus tôt possible, disant que j'ai été heureuse de vous parler et de vous savoir en bonne santé. Des broutilles, mais c'était important pour moi de les écrire. Ma vie va reprendre sans vous. Je n'oserai pas vous téléphoner de nouveau avant des mois. Vous avez promis de lire les e-mails que je vous écrirai, une fois que vous serez de nouveau à la fac, mais je ne sais pas si vous le ferez. Et si vous ne le faites pas, je ne vous en voudrai pas. J'ai appris à accepter qu'on me laisse un peu de côté pour cause de vie de famille, travail prenant et emploi du temps trop chargé. J'ai vraiment mûri.

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