Ces femmes qui me font tant réver

Dominique Capo

poème onirique

Il y a des femmes qui, à mes yeux, incarnent sublimement la perfection plus que je ne saurai le dire. Il y a des femmes pour lesquelles je pourrai rédiger des odes dédiées à leur féminité, à leur charme, à leur sensualité, à leur beauté, sans jamais parvenir à décrire ce qu'elles suscitent en moi véritablement. Il y a des femmes qui ne sont que torture et souffrance, larmes et sang, tant que je ne me suis pas perdu au fond de leur regard momentanément.

Ces femmes ne réalisent pas ce qu'elles provoquent en moi ; aux tréfonds de mon corps, de mon âme et de mon cœur. Elles sont inconscientes des dégâts qu'elles occasionnent parce qu'il m'est interdit de les approcher, de leur parler, de les toucher. Ou tout simplement, parce qu'elles m'ignorent, qu'elles me repoussent, qu'elles me démontrent ainsi que je n'ai pas le droit d'être à leurs cotés. Ces femmes ne voient pas que leur indifférence à l'égard de mes penchants les concernant me propulse immanquablement aux fins fonds d'un Enfer que leurs plus fécondes spéculations sont incapables de concevoir. Et je gage que si elles avaient, même juste une vague idée, de l'endroit où elles me précipitaient, leurs sommeils se transformeraient en cauchemars hallucinants.

Ces femmes incarnent, à mes yeux, ce qu'il y a de plus beau, de plus admirable, de plus divin, en l'être humain. Elles sont appréciées, passionnément aimées ; elles sont enviées, elles sont admirées. La plupart du temps, la vie n'est, pour elle, qu'une éternelle fête dont elles sont le centre. Elles n'ont cependant pas conscience des ravages qu'elles causent sur certains hommes comme moi. La détresse, la peur, la haine de soi, qu'elles provoquent chez des gens comme moi. Le malheur, la solitude, les blessures – physiques ou mentales – qu'elles déchaînent par leur dédain et leur indolence.

Elles convertissent des vies entières en prison permanente. Elles soumettent ceux qui, comme moi, souhaiteraient juste leur offrir un peu de ce qu'ils sont, en déchirements, en humiliations, en détestations, ou en reniements de leurs spécificités ou de leur individualité...

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