Ces jours-ci

Me réveiller doucement, lever mes petits bras, m'étirer, rien de mieux comme gym, passer le coup de fil du matin, prononcer la phrase habituelle, presque fatidique en ces temps: "Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui?". Me sentir légère après la promenade d'hier dans les bois, recommencer, la menace du "coro" est moins présente depuis, comme quoi la nature a du bon. Rester vigilante bien sûr, avec mon masque aller jeter mes bocaux, longer le cinéma fermé depuis trois mois, la crêperie en face de chez moi ferme définitivement ses portes. C'est comme un adieu à mes anciens rendez-vous avec celui qui a fait battre mon coeur. La place des Cinq Fontaines est bien vide. C'est encore tôt pour s'y promener. C'est le moment d'y aller justement. Si j'étais plus matinale. Vivre avec le virus, c'est vivre avec un mauvais compagnon, hier j'étais pas bien à l'aise en marchant avec mon masque sur le visage, je l'ai retiré plusieurs fois, et puis je l'ai remis, c'est comme un jeu idiot et pervers, puis on s'est assise ma soeur et moi dans un pré, au soleil, et je me suis sentie bien au bout d'un moment. On a parlé comme si de rien n'était, plus de pressions au ventre, je me sentais bien dans ce bain de verdure. Je me suis réveillée ce matin sans soucis, avec l'envie de marcher encore aujourd'hui. Faire ma toilette est comme un défi à ce "coro" qui court toujours...

Me réveiller en douceur, lever mes petits bras, m'étirer, penser à faire un gratin aujourd'hui, et continuer une vie morcelée entre ville et campagne, souciance et insouciance.

PS: J'ai même cueilli des fleurs, ça c'est fantastique, ça me manquait tellement!...