C’est pas drôle !

Alors, c'était vrai, c'était bien vrai, c'était arrivé. Sa femme le trompait et c'est alors, qu'il s'aperçut qu'il l'aimait encore comme au premier jour.

Le grand Amour passionnel, lui revint d'un seul coup comme un boumerang derrière les oreilles. Malgré les habitudes du quotidien, malgré l'érosion du temps passé, son amour un temps endormi, se réveilla intact.

En personne civilisées, ils en discutèrent longuement, il reconnut ses torts, son éloignement progressif. Il comprit surtout que ce qui est acquis un jour, ne l'était jamais pour toujours. Il comprit surtout, mais bien tard, l'erreur de penser que celle qui est séduite, n'est plus à séduire.

Mais il devait lutter, il ne devait pas capituler. Il lutterait, il ne capitulerait pas. Il s'en fit le serment.

Enfin, en personnes raisonnables, ils avançaient ensemble vers un statut quo.

Pourtant, le jour où il les surprit ensemble, ni dans le lit, ni dans la chambre, ni dans la cuisine, si dans la cuisine justement. Surpris, dans une intimité tranquille de connivences amoureuses. Elle buvant un café, lui un thé, dans une communion de gestes et de mots qui se passaient de sens pour n'être qu'évidence, il se dit « je dois être fort. »

Il surjoua l'indifférence.

« Alors, c'est vous le nouvel Amour de ma femme, je subodore ? » « Il semblerait en effet, l'ancien était usé. »

C'était sa faute, c'est lui qui avait donné le ton d'une pièce de boulevard et les phrases s'enchaînèrent dans un cynisme automatique.

Tout bascula, quand dans une bravade, une provocation inconsciente peut-être, l'amant enlaça la taille fine de sa femme.

Il avait accepté l'idée, il n'avait pas accepté l'image.

Le coup parti d'un coup, on aurait pu dire presque tout seul, alors on le dit monsieur le juge. Il n'aurait jamais dû rentrer chez lui, armé et ainsi, trois vies basculèrent dans les ténèbres de l'adultère.