C'est quoi, déjà, le prénom d'Alzheimer ?
violetta
La vieillesse ? Pff ! C'est du passé, mon ami,
Qui donc du déambulateur allonge le bras.
Quand j’étais vieux je n’avais que des soucis,
Maintenant une belle infirmière vient me border dans mon lit !
Le cher ange m'appelle grand-père, me fait bien rire
Je sais bien que je pourrais être son père,
Peut-être même son amant ou son frère, au pire
Elle est ma jeunesse à ce monde cramponnée.
Pour elle je tisonne ma mémoire afin qu’elle dure
A l'horizon des événements, la nuée
Confus brouillard, glauque marécage, étang saumure.
Parfois le lumineux soleil d’un souvenir explose
Emplissant ma pauvre tête de pensées éblouies
Mon âme, ma foi, n'en reste pas pour autant morose.
Comment s'appelait-elle cette péronnelle ?
Polypnée ? Io ? Clytemnestre ? Amalthée ?
Et elle, que me donnait-elle comme sobriquet ?
Tachypnée ? Zeus ? Egisthe ? « Mon biquet » ?...
Ohé, grand-père, c'est moi, Joëlle, tu te souviens ?
La fille de Suzanne, ta propre fille, mon pépé
Pitié, ne fais pas ces yeux ronds de possédé !
Cette donzelle m’appelle pépé, elle ne manque pas de culot !
Elle ne voit même pas que je suis plus jeune qu’elle,
Je serai indulgent, je ne le prendrai pas de haut.
Ce n’est pas sa faute si son esprit est comme le Sahel.
Comment dit-on, déjà ? Torride ? Sordide ?
Ah non ! Je sais ! Avide. Oui, le désert est
Avide, sec comme le cœur d'un homme cupide
Mon cœur à moi, il n’est ni vide ni laid,
Mon cœur à moi est plein comme la lune pleine.
Surpris par un thème si intelligemment développé, décliné, triste et beau. Différent. Congrats.
· Il y a plus de 10 ans ·dokus-k