C'était l'amour

Ryan Korten

Accoudée à sa fenêtre avant l'aube du jour,
Elle cherchait son visage dans le ciel noir.
Des frissons s'élevaient sous sa robe du soir :
Ce n'était pas le vent qui traversait la cour !


Au creux de son lit elle rêvait éveillée.
La lampe écrivait son nom sur le mur sombre.
Elle sentait ses caresses sur son corps dénudé :
Il n'était pas là, mais elle voyait son ombre !


Et puis le matin elle faisait comme lui, des fois,
Enfilait sa chemise, lisait le journal et buvait du café,
Comme lui. Et jouait dans la barbe qu'elle n'avait pas.
Ce n'était pas la folie : c'était bien plus singulier !


Midi passé, elle relisait ses lettres, assise au grenier,
Imaginant le mouvement de ses lèvres et sa voix
distinguée.
Elle se préparait longuement jusqu'au crépuscule,
Une beauté devant laquelle les princesses capitulent !


Il contemplait son visage tout le long du dîner,
Puis sortit, d'une boîte, une alliance dorée.
En lui exprimant la grandeur de son amour,
Lui demanda d'être sienne, maintenant, pour toujours.

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