Cette année encore

Sy Lou

Inestimable récompense que le printemps... Deux premiers vers empruntés à un commentaire de Torpeur que je remercie de m'avoir soufflé l'introduction à l'inspiration.

Inestimable récompense que le printemps

Pour tous ceux qui auront pu traverser l'hiver.

Premières brises tièdes poussées par l'autan,

Parfums chauds épanouissant les primevères.

 

Offerte avec délice aux rayons du soleil,

Elle lui confie le doux réveil de son corps.

S'étire comme pour sortir de ce sommeil

Qui depuis de longs mois, imposait le décor.

 

Elle n'était pas repliée sur elle-même,

Mais s'était laissé engourdir par le grand froid.

Aujourd'hui, ses yeux devenus des diadèmes

Glissent sur sa peau que la lumière poudroie.

 

La vie est là, ne demandant qu'à s'exprimer,

Sans autre ambition que d'éclore de nouveau.

Une force invisible et vive à imprimer,

Rouge et ardente comme la fleur de pavot.

 

Elle en est là, perdue dans ses divagations,

Lorsque, derrière ses yeux mi-clos, se profile

Une silhouette suscitant l'attention.

Jusqu'à son esprit, la tentation se faufile.

 

De sa léthargie bondit cette chasseresse.

Dans son champ de vision, elle le reconnaît.

Sens frémissants, elle l'approche avec souplesse

Tandis qu'il déguste un verre de chardonnay.

 

La malice guide sa main pour se saisir

Du vin dont elle s'enivre avec volupté.

Sur sa gorge s'égare une goutte élixir ;

Il s'empresse de lécher sa peau veloutée.

 

Le buste renversé en arrière libère

Sa robe évanescente, la dévoilant, nue.

Elle s'abreuve encore un peu, air de mystère…

Le breuvage s'écoule entre ses seins menus.

 

D'un sourire entendu, félin, elle ramène

Ses bras frêles autour des épaules gracieuses.

Lui, sent s'intensifier une envie inhumaine

De se fourvoyer sur ses courbes délicieuses.

 

Tête inclinée, nuque fragile révélée,

Le font sortir de sa réserve contenue.

Ils se dégustent… La vague va déferler…

Cri rauque de plaisir, sans plus de retenue.

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