Chapitre 3: Nouvel environnement.

sarahlambert2030

Cela faisait déjà deux jours que nous étions chez mes grands-parents.

Je me sentais déjà beaucoup mieux, je m'étais trompée en pensant que Grand-père et Grand-mère me ferait comprendre qu'ils m'aimaient moins qu'Amanda. Loin de là ! Mais alors, à quel point m'étais-je fourvoyée ?
Aujourd'hui, nous devions faire un tour en ville. Evidemment, nous devions y aller en voiture. Alors que nous quittions la ferme, j'apercus une vielle bâtisse qui semblait très vieille, mais malgré le temps, elle restait debout et toujours aussi belle. Grand-père vit que je contemplais avec admiration et dit:
- Je vois que tu regardes le manoir, chaton. Il est magnifique, mais ne t'en approches jamais.
- Pourquoi ? lui demandais-je.
- Tout le monde affirme que l'endroit est inoccupé. Pourtant le manoir est toujours entretenu comme si quelqu'un vivait là.
- Peut-être quelqu'un de très discret ?
- Je ne pense pas. Elle est réputée pour être hantée, et ce depuis l'année où un petit garçon a retrouvé ses parents morts.
- Et c'était en quelle année ?
Grans-père rit.
-En 1880. Les rumeurs ont commencé une dizaine d'années après.
- Mais c'est bizarre tout ça. C'est quand même pas les parents de ce garçon qui entretiennent le jardin...
- Si leur esprit reste coincé dans notre monde et qu'ils n'ont pas compris qu'ils étaient décédés, c'est possible.
- Tu y crois ? lui demandais-je surprise.
- Oui, j'y crois. Je te raconterai plus tard.
- Ok...
Arrivés en ville, nous visitions tout un tas de boutiques, dont un supermarché et une boulangerie réputée. Mes parents n'ont pas voulu visiter la bibliothèque, ce que je trouvais dommage. Grand-père mepromit de m'y emmener la prochaine fois que nous viendrions ici. Probablement avait-il compris que je voulais me renseigner sur cette maison soit-disant abandonnée et qui m'intriguait tant.
Un peu après, nous arrivions devant mon nouveau lycée. Au seul souvenir de mon ancien bahut, mon coeur et mon estomac se serrèrent. Maman avait dû sentir mon trouble, car elle vint passer son bras autour de mes épaules.
- Ça va aller. Tout se passera bien, me rassura-t-elle. Je lui souris faiblement.
- Je ne veux pas y aller, j'aimerais arrêter pour travailler, avouais-je.
- Je croyais que tu voulais aller à l'université ?
- Non Maman. Elle voulait y aller. Moi je la suivais partout où elle allait.
- Qu'est-ce que tu veux faire ?
- J'aime tout ce qui est ancien, et j'ai vu la boutique d'antiquités tout à l'heure.
- Ce n'est pas une mauvaise idée, approuvait Papa. Je te verrai bien là-dedans. Si tu es sûre de toi, tu devrais aller parler à la femme qui tient l'endroit. Mais si ça ne fonctionne pas, tu devras aller au lycée. Marché conclu ?
- Marché conclu, Papa.
- C'est quoi le nom du magasin, papa ? demandait-il à Grand-père.
- Rosemary's Antiquities.
- J'irai la voir, assurais-je.
- Et si on y allait maintenant ? proposait Maman/
- Bonne idée ! répondait Papa et Grand-père en même temps.
- D'accord, disais-je.
Nous nous dirigions finalement vers Rosemary's Antiquities. Grand-père entra en premier et salua la dite Rosemary.
- Bonjour, Rosemary.
- Bonjour Georges, comment ça va ?
- Bien merci et toi ?
- Bien merci. Qu'est-ce qui t'amènes ?
- Tu te souviens de mon fils Jack ? Voici sa femme Lisa et leur fille, ma petite-fille, Sophia.
Nous nous serrions la main.
- Oui, je me souviens que tu étais venu avec deux petites filles il y a quelques années.
- Oui, Sophia et sa soeur jumelle Amanda, commençait Grand-père en se tournant vers moi, embarrassé. Je lui fis un signe de tête pour l'encourager à continuer.
-... Malheureusement, Amanda nous a quittés depuis plusieurs mois déjà, poursuivit-il.
- Oh, je suis désolée, répondit Rosemary en me regardant avec compassion.
- Merci, lui disais-je en souriant.
- Tu ne cherches pas quelqu'un, même juste que quatre heures par jour ? demanda Grand-père.
- J'aurais bien besoin d'un peu d'aide, oui. Tu cherches du travail ?
- Non, pas moi. Sophia aimerait commencer à travailler. Elle ne veut plus étudier.
- Non, je..
- Là où nous vivions, les autres ne faisaient pas attention à Sophia, expliqua Maman.
- Et quand ma soeur est morte, ça a été encore pire, résumais-je. Rosemary semblait très gentille, mais je ne voulais pas qu'elle sache ce qu'il s'est passé.
- Et bien, si tu veux vraiment arrêter l'école, tu pourrais travailler à temps plein. Mais avant, tu auras une période d'essai. Ça te va ? demanda Rosemary.
- Oui, madame, je suis d'accord. Quand voudrais-tu commencer ?
- Quand pourrais-je commencer ?
- Nous sommes vendredi... Lundi, dans trois jours ?
- Parfait ! s'exclama Grand-père. Qu'en penses-tu ?
Je souris. Je vais travailler dans un domaine que j'aime, loin de la vie que je menais alors avant de déménager.
- Marché conclu ! disait Rosemary en brisant le silence. Alors, disons, lundi... neuf heures ?
-Bien, madame.
- Appelles-moi Rosemary, Sophia.
- Je te l'amènerai. À lundi ! dit Grand-père en m'entraînant au dehors.
Deux heures plus tard, nous étions rentrés depuis trente minutes et nous mangions avec Grand-mère. Je lui avait donc annoncé que j'allais travailler dans trois jours. Elle était contente et m'avait serré dans ses bras, choses qu'elle n'avait jamais fait auparavant, ni même à Amanda. Après manger, je sortis dans le jardin et observais les arbres en réfléchissant à ce manoir réputé hanté. J'avais hâte que Grand-père me raconte l'histoire.
- Je t'emmènes en ville manger une glace ? proposait-t-il. Je te raconterai l'histoire.
- Ok !
Nous nous remettions en route, m'installant cette fois-ci à côté de lui. Nous allions passer devant le vieux manoir quand on s'arrêta pile devant. J'observais le jardin, surprise qu'il soit aussi bien entretenu et fleuri.
- Quand je devais avoir ton âge, je suis allé à l'intérieur avec des copains. Nous ne sommes pas restés très longtemps. A l'intérieur, tout paraissait vide avec une couche de trois centimètres de poussière. Tout indiquait que personne ne vivait là depuis des décennies, voir plus. Mais rien n'aurait pu nous préparer à entrendre quelqu'un nous adresser la parole. Quelqu'un qu'on a pas vu. La voix nous a dit de partir, et là nous avons entendu des bruits de pas venir dans notre direction. Nous n'avions pas fait les malins et nous sommes sortis en courant comme si notre vie en dépendait et une fois dehors, nous nous sommes jurés de ne plus jamais en parler. Jusqu'à aujourd'hui.
- C'était une voix d'homme ou de femme ?
- D'homme. Les pas semblaient lourds et lents, comme ceux d'une personne âgée. Ils venaient de derrière nous, et très proches même.
Je restais silencieuse tandis que je réfléchissait à l'histoire.
- C'était quoi le nom de famille qui vivait ici ?
- Oui, ici vivait Grant sénior Cooper avec sa femme Helen et leur fils, Grant Junior. Je l'ignorais jusqu'à ce que je lise la plaque en marbre juste à côté de la porte d'entrée.
- Il avait quel âge quand ses parents sont morts ?
- Environ dix ans.
- Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?
- Il a dit que ses parents étaient morts par sa faute parce qu'il avait refusé d'obéir au démon.
- Au démon ?! m'exclamais-je interloquée.
- Oui, pauvre gamin. Des gens l'ont emmené pour ne jamais revenir.
Cette histoire me fait peur. Un démon aurait tué les parents parce que l'enfant refusait d'obéir ? Je me rappelais la conversation dans le grenier. Amanda ne voulait pas obéir et l'affreuse voix avait dir que mes parents ainsi que moi serions les premiers à mourir sur sa liste. Serait-ce le même démon ? Il fallait que je sache...

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