Chapitre 4 - Peur et Douceur

Putain, Putain, Putain

Je l'attrapai par les bras.

Je le fis passer au-dessus de la rambarde.

Il me regardait, il ne comprenait pas, il pleurait encore

Je le secouai comme un prunier

J'hurlai comme jamais

- Antoine : MAIS BORDEL DE MERDE, T'ES DINGUE ! T'ES PAS BIEN DANS TA TÊTE?!

- Mathieu : Pourquoi... ?

- Antoine : MAIS PUTAIN, PUTAIN !!!!!

Je le lâchai, il tomba à genoux, secoué de sanglot.

C'était ma faute putain.. Ma faute ..

Il fallait que je l'éloigne de cet endroit.

J'essayai de le remettre debout, mais il retombai à chaque fois

Pas le choix alors.

Je le soulevai délicatement, un bras sous son dos, l'autre sous ses genoux

Je sentais ses larmes couler dans mon cou

- Antoine :Calme toi.. Je suis là, petit Ange..

J'avais participé à toute cette horreur. Ma faute..

Je l'emmenai au parc. C'était un endroit calme, magnifique, personne n'y venait jamais.

Un endroit parfait, près du lac.

Je le posai dans l'herbe, et je m'assis près de lui.

Je lui tenais la main, je ne voulais plus qu'il m'échappe.

PDV Mathieu

Je comprends plus rien..

J'allai en finir.

Et lui, il débarque.

Il est juste là, il me tient la main

Il faut que je me calme

La vue elle est magnifique..

Et si, j'étais au paradis ?

Je ne vois aucun ange.

Si, il est à côté de moi.

Je tourne la tête, il me regarde.

Son regard est si doux, si inquiet

On ne m'a jamais regardé comme ça.

C'était irréel..

Je suis mort c'est sûr.

- Antoine : Ne refais plus jamais ça..

Je baissai la tête

Antoine : Je sais que j'ai été .. Si horrible avec toi.. Je suis tellement désolé.. Je m'en veux, tellement.. Si tu savais.. Mais, si tu le veux bien.. Je vais t'aider.. Je ne les laisserai plus jamais te toucher, t'insulter.. Je te le promets.

Il allait.. Me protéger ?

Mais..

- Mathieu:Pourquoi.. ?

- Antoine : Quand je t'ai vu, au-dessus de ce pont.. J'ai eu si peur.. Je me suis rendu compte.. Que tu ne méritais pas ça.. Je veux plus qu'on te fasse du mal.. Je veux plus putain..

- Mathieu : Mais pourquoi... ?

Il eut un sourire timide, l'air pensif, et resserra doucement son emprise sur ma main.

- Antoine: Ne pose pas de questions stupides..

Je ne comprenais pas..

Mais j'étais si bien là

- Mathieu : Je suis si fatigué..

Antoine s'allongea, mis sa main libre sur ma nuque, et m'attira contre lui. Je m'allongeai, et posai ma tête sur son torse. Il lâcha ma main, et la posa dans le creux de mon dos.

J'étais si bien là..

Je voulais figer cet instant.

Je ferme les yeux, écoutant les battements de son cœur.