Cheveux

Elle m'a serré contre elle. 

Ça a duré de longues minutes.

Ca faisait des semaines que nous ne nous étions vus... Cela me semblait être une éternité. De lourds horaires de mon côté ne m'ont pas permis de me libérer, ni d'être suffisamment frais pour oublier de me reposer.

Il faisait froid ce matin là. Je suis sorti sur les coups de 7h, histoire de profiter du calme et du bord de l'eau. C'était un dimanche, les promeneurs se faisaient rares, j'ai pu déambuler dans la ville sans être trop dérangé. Car oui, je n'aime pas la foule, une ville endormie aux passants peu nombreux est pour moi un régal dont je me délecte. Je peux regarder sans être dérangé ou bousculé, ce qui est une bonne chose, puisque prendre le temps est devenu rare dans un monde où tout va à cent à l'heure.

Apres 3h de marche je décidai de passer lui faire coucou. Arrivant à ma voiture, je la prévins de mon départ. Le trajet fut court malgré un brouillard prononcé. Un arrêt à la boulangerie plus tard, j'arrivais. Elle m'accueillit puis nous nous installions dans le canapé. Nous parlions depuis un moment, mangeant, riant. Puis d'un coup je me sentis légèrement fatigué, je m'allongeais sur le dossier de tout mon long et quelques instants plus tard, elle me prit dans ses bras. 

Ses cheveux sentaient bon la vanille, et ils caressaient agréablement mon visage. Je restai quelques instants immobiles puis finis par lui rendre son étreinte. Une étreinte amicale, douce. Ce genre d'étreinte intense, légère, sucrée, où l'on ne pense à rien d'autre qu'à savourer ce moment. Une douceur au milieu de longues semaines à ne pas s'arrêter, le bouton stop a été pressé, le temps se fige autour de nous, nous nous serrons l'un contre l'autre, avide de douceur et de tendresse. 

La simplicité de cette femme, la douceur de ses cheveux, son parfum, la petite couverture qui glisse le long du canapé, les oiseaux qui passent devant la fenêtre, son sourire, le mien... 

J'aime ces moments. Ils n'ont rien de particulier... C'est ce qui les rend si particuliers.