Cinquante nuances de gris dans des gribouillis

franzzzz

Dis moi dix mots 2019 dix mots-balises à placer sur les formes d'écriture... Dédicace à King Bobo et au mouvement hip hop...

Regarde ce que l'avenir a tracé !
Depuis ces peintures rupestres,
Ensevelis les muses, les vaches, les cerfs !
Les murs ne laissent place qu'au stress.

Cinquante nuances de gris dans des gribouillis
Composés
à côté d'une cabine… souviens toi,
Cachés sous les hachures, des signes,
Même si certains leur préféraient les chiffres.

Déchiffrer les fresques
Comme si c'était nos graphismes,
Notre écriture a nous, une scénographie,
Un art sténographique…

Archéologues du mouvement hip hop,
Dans des arabesques d'art abstrait,
Des aras bleus nous dévisageaient
Et nous singeaient Trait pour trait. 

Harassé, Le moindre pinceau,
Le moindre pas sait, savait
Jadis s'écarter de son passé,
Pour se permettre un tracé, une trajectoire. 

Anthracite, les horizons des cursus cursifs
Sont encore taggués sur des coursives ;
Cv urbains obscurcis, raccourcis comme si
Chaque job succinct succédait à un autre job succinct.

Et le succès dans tout ça ? On retrouvera bien cinquante nuances de gris dans ces gribouillis.

Ca y est les couleurs déchirent les mandalas.
Caché derrière un candélabre,
le monde est là, tout le monde a lu,
ce fameux merde à celui qui lit.

Partout des graffitis comme cinquante nuances de cris.
On n'y va pas par quatre chemins :
Ce style était celui d'un freluquet qui catchait mal !
Mouvements amples, bombes de peintures

Il semble qu'à force de ratures,
Les rues tentaient de s'accomplir.
Quand un à un les dessins s'acoquinent,
Le monde est suspicieux face aux croquis.

Face à celui qui casse sa mine ou sa coquille,
Toute graphologie devient impossible.
A quoi bon encore Analyser ses P, décrypter la forme de son Q
Quand les lettrines, l'illettrisme, les latrines disaient merde à celui qui lit ? 

Il est venu le temps des hologrammes,
Le monde est entré dans un nouveau dictionnaire.
On ne trouve plus que des logogrammes,
Plus de consonnes, ni de voyelles…

Voyez, voyez comme ici On fait l'acteur,
Chacun ses trippes et son précieux dans son phylactère !
L'avenir se bombe sur des murs aveugles
Braille sur les façades décrépies et amères.

A mesure qu'on titube, parmi les wagons
le fer blanc se multicolore. Parfois,
La féérie le long des voies ferrées
" Désigualise " et sature les points de vues.

Les cris triturent chaque coin de rue
Et restituent les icônes des écritures cunéiformes.
Sur les parois des tunnels, des manuscrits à l'infini,
A croire que la rue se crie dans des codes secrets.

Enigmatiques, les messages sont des rébus,
Comme ces 06 affichés à l'arrêt des bus.
Mille polices d'écriture,
Mille polices de la pensée.

Chacun sa façon de s'attacher à des lieux, à des plats, des déliés
Chacun a esquissé cinquante nuances de gris dans des gribouillis,
Et Dans un petit coin de ce décor, des montres molles
Composées à côté d'une cabine de téléphone…

J'ai jamais osé écrire sur un mur,
si ce n'est dans ma tête.

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