Colombe - Janvier - V

loiseauphenix

J'ai demandé à Janvier : Qui es-tu ? Et Janvier m'a répondu : « Je suis les flocons alanguis. »

On prévint la ville et la gendarmerie.

L'inconnue vit médecins, psychologue et fonctionnaires ; elle patienta beaucoup. Vers seize heures, on savait qu'aucune femme lui ressemblant n'avait été portée disparue dans la région… Pour des informations à plus grande échelle, il faudrait un peu de temps.

— Avec la nouvelle année…

— Oui, je comprends.

On marqua une pause. Cette jeune femme avait quelque chose d'intriguant et d'irritant à la fois, que l'on était incapable de définir.

— En tout cas, mademoiselle, vous avez l'air très calme.

— Que voudriez-vous que je fasse ?

— C'est vrai… C'est vrai.

Puis on se détourna.

Le jour atteignait ses limites lorsque Stéphanie reçut le message de sa collègue, qui lui annonçait que l'on pourrait accueillir la jeune femme à l'hôpital où elles travaillaient. La mère en ressentit un grand soulagement : l'hôpital psychiatrique le plus proche était à des heures, et elle ne concevait pas de laisser la jeune femme à des inconnus… On l'y aurait mise avec des gens vraiment malade. Là, elle serait au calme ; et l'on veillerait sur elle… C'était mieux.

— Mais il n'y a pas de télé… Je t'amènerai la radio de Marc.

— Papa ne dira rien, s'empressa de préciser la jeune fille.

Alors ce fut d'accord.

Hannah les accompagnait en silence. Devant la petite voiture noire, elle sentit l'étrangeté de la situation en voyant l'inconnue et sa mère se diriger chacune vers une portière, sans un geste vers le coffre. La jeune femme n'avait pas d'affaires. Elle portait le jean et l'un des pulls qu'elle lui avait donnés, ainsi que le foulard, apparent entre les pans de la veste qu'elle gardait ouverte : elle ne craignait pas le froid… C'était mieux, se dit la jeune fille. Le cuir noir de ses bottes, qui avait eu le temps de sécher, brillait comme s'il était neuf. Elle tenait, sur ses genoux, une brosse à dents, la jupe et le t-shirt blanc qu'elle portait lorsqu'ils l'avaient trouvée : eux aussi, remarqua-t-elle, lui avaient semblé neufs.

De là où elle était, Hannah ne voyait qu'une épaule et les jambes de l'inconnue. La fatigue accumulée de la nuit et de cette longue journée lui pesa soudain, et elle s'enfonça dans la banquette.

— Hannah.

— Maman, s'il te plaît… S'il te plaît, répéta-t-elle en baissant la vitre.

— C'est comme ça que tu commences l'année ?

— Je suis fatiguée.

Stéphanie lui jeta par le rétroviseur un regard qui ne connaissait pas d'excuses, mais ne lui dit plus rien. Sa cigarette terminée, la jeune fille referma. L'inconnue fumait-elle ?

— Il faudrait que tu trouves un nom, fit-elle en se penchant… Ils t'ont appelée mademoiselle toute la journée. Ça ne va pas poser problème pour les papiers ?

— Ne t'inquiète pas pour ça, répondit Stéphanie. Je m'occupe des papiers.

  • Y a t'il une suite ? Parce que trouve votre histoire vraiment intéressante et intrigante à la fois ;-)

    · Il y a environ 7 ans ·
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    Paul Juste

    • Merci beaucoup, c'est un bel encouragement pour moi :D
      Je n'ai posté que le début, il y a 19 courts chapitres pour l'instant, donc c'est encore en cours mais je sais où ça va et je m'accroche !

      · Il y a environ 7 ans ·
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      loiseauphenix

    • Avec plaisir ;-) Ah super il me tarde de lire la suite avec impatience ! Prenez votre temps tout de même, je ne veux pas vous presser ;-) En tout cas bravo !

      · Il y a environ 7 ans ·
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      Paul Juste

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