Comme dans les films

Préparer le terrain, accomplir l'oeuvre de sa vie, corriger les erreurs comme dans une dictée, gommer, renier ces moments qui nous ont fait si mal, c'est pas à nous ces jours de bourrasque, ils ne nous appartiennent pas. Le vent des fous accule les gens à la maison, il n'y a pas d'école, pas travail, alors on profite de l'aubaine pour se fabriquer des journées hors normes, où le four ronronne malgré les heurts et les malheurs. Arrondir les angles, prendre la vie du bon côté, manger la banane par les deux bouts, aller voir le film tant attendu, avoir les yeux plus grands que le ventre, être plus belle que la mariée, ça ne se fait pas. Chiner de bon matin dans les brocantes, s'être levé aux aurores pour une bouilloire 1900, un vinyle de Johnny, il y en a qui ont le moral sortis de leur lit! Moi j'aime les vieux coffres en bois, en osier pour y mettre mes trésors, mes raretés, tout ce qu'on veut cacher, les chocolats, les antiquités de grand-mère. Le soleil se lève derrière les nuages, on annonce une belle journée un peu froide, on prévoit de la neige à basse altitude pour la semaine prochaine mais d'ici-là le temps aura changé comme on change de chemise. J'aime quand le froid teinte les joues des enfants, il n'y a qu'eux pour courir dans les rues, et les amoureux un peu fous... comme dans les films.