Comme on danse

milton-edouard


J'ai horreur de son pas de chasseur en approche,
comme sabots de boucs sur le pavé humide.

Je frémis à l'écho qui monte de l'escalier,
percussions hystériques de ses talons aiguille:
au fond de l'orifice, j'entends la clé.

Blotti sous le tapis lentement je respire...

Un soupir disgracieux laisse échapper dans l'air
l'haleine de ventre creux d'un régime imbécile.
J'étouffe sous la laine, poussiéreuse, acariene,
je veux voir la scène: l'incroyable Strip-Tease...

Une dentelle noire effleure mes narines,
d'un geste rapide et froid, j'inspire.

Le flash back est rapide, mais les images sont claires.
la forêt sous la neige et ses flocons légers.
Un grand cerf à l'arrêt fixe le canon black
d'un fusil à lunette, juste avant que ne claque...

Une balle en fusion dans la blancheur glacée
La fourrure rougit, la nature fait silence
l'animal se raidit, s'écroule comme on danse...
Comme on danse.

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