Comme si de rien n'était...

Jean Marc Frelier


Je suis passé
dans l'air poreux
visiter ton présent
m'intéresser 
d'un peu plus près
à ta continuité
je m'y suis vu
quand j'étais jeune
l'oeil vif et plein d'allant
sur la photo
dont nous aimions
moquer parfois l'éclat
je suis passé
dans l'air absent
voir ton ancien visage
me souvenir
de sa douceur
sur la mienne effacée
reprendre au vol
de son empreinte
de quoi t'attendre encore
sans te montrer
mon émotion
mes frissons renaissants
je suis passé
dans l'air froissé
par la porte légère
entre souffle
effleurement
veiller de loin sur toi
répondre aux peurs
qui t'assombrissent
en rêve à tes prières
accompagner
tes derniers pas
près des soleils pensifs
je suis passé
dans l'air abstrait
ouvert sur le hasard
précis ponctuel
dans l'heure exacte
de notre rendez-vous
le coeur conduit
à ton chevet 
au travers d'un dédale
l'immense nuit
de la matière
comme si de rien n'était...

jean-marc frelier 03/11/2018 (ev)
copyright exclusif
dédicace : M. Pedro Salinas

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