Comme un élan porteur.

chachalou

Une force qui me dépasse parfois...

 

D'ordinaire dynamique, survoltée et sans patience, qu'elle n'a pas été ma peine lors de ces quelques années de deuil, passées enfermées et loin de mes racines. Quelques années plus tôt, j'avais choisis une terre pour y faire mes études et commencer ma vie. J'avais en somme, tout programmé. Bel appartement, vue sur le parking et la petite rivière en contre-bas, pas de bruit et amis de quartier toujours de passage. J'étais heureuse et me promenai souvent seule, dans les sentiers, les Monts, les vallées. Croix du Nivolet. Le Signal. Des promenades parfois longues et éprouvantes lorsque le moyen de locomotion se résumait pour moi, à une bonne paire de pompes. 

Nostalgie au rendez-vous, aujourd'hui, je fais le bilan. Pour être honnête, j'ai l'impression de payer mes impôts : j'ai presque rien à déclarer. Des bons moments, depuis ces années Savoyardes ? Pas des masses. Des bons repas, des bons coups de rire et des verres de vin de table ? Pas tant. Des promenades, oui, à raison d'une par mois et encore, mon optimisme me dépasse lorsque j'écris cela. Des rires ? Oui, et sûrement trop. Car c'est ainsi lorsque la peine vous tient dans son étau. On rit trop. On rit pour rien. Et l'on fait rire. Nous mêmes dépourvus faut pas s'mentir, qu'on va offrir aux autres ce qu'on a plus, perdu, ce que l'on nous a retiré, la raison même de notre humilité. 

Oui. La peine. L'humilité. L'Amour et le Pardon. Ce sont des concepts que seuls deux types de personnes connaissent : les gens bien éduqués et qui ne conçoivent pas le moins du monde de faire autrement. Et les gens enfermés dans leur peine quasi insurmontable, larmes tues et bouches fermées, sauf, pour déconner. 

Donc t'es là, t'attends un élan porteur, t'attends que l'on cesse de te pourchasser constamment, t'attends la liberté, le goût de la vie, l'amour dans ton coeur, t'attends qu'on t'aime, tout simplement. 

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