Comment pourrai-je?

Comment pourrais-je voir sans tes yeux?

Je n'ai plus que l'ombre de ta peau sur la mienne,

vague silhouette qui s'en va.

Qui t'accompagne?

Tu m'as parlé à travers mes rêves, j'étais bien,

comme dans du coton, comme si je planais.

Je ne sentais plus de limites, j'étais en apesanteur.

C'est toi qui me portais sur tes ailes, à travers un ciel

si bleu qu'on eût dit ton regard. Tu étais encore fort,

de la vigueur d'un chêne et étrangement si léger.

Peut-être veux-tu me dire que ton âme est forte et plane

avec la légèreté d'une colombe ou la puissance d'un faucon.

Je me suis réveillée en plein vol, ébahie, les yeux écarquillés, j'avais le coeur qui palpitait. Sur mes bras, il y avait comme des bribes de coton, les plumes fines d'un oiseau qui donne de tes nouvelles le matin en sifflant, comme si c'était toi qui chantais.