Commerce entre escogriffes

Jean Claude Blanc

le rêve européen, qu'une illusion...

                   Commerce entre escogriffes (CEE)

La crise menace millions de chômeurs

Faute à la France, selon les pontifes

Même qu'on y croit, pauvres naïfs

Faut plus d'Europe, pour que se fassent leur beurre

Ses partisans dont la ferveur

C'est commercer entre escogriffes

Les jeunes courtiers, y font leurs griffes

Mais les fauchés, quel malheur

Pas invités, n'ont pas l'honneur

Se la serrer, est de rigueur

C'est un métier boursicoteur

 

Quand va-t-on réagir enfin

Nous séparer de ces voisins

Qui n'y adhèrent que pour leur gain

En se chicanant le marché commun

25 années de cette union

Préfaçant la mondialisation

Traité de Rome, acte de mariage

Entre cousins, drôle de ménage

 

Mais la famille s'agrandissant

Faut élargir les frontières

L'Allemagne, la France braves parents

Ont accueilli d'autres misères

Un peu d'altruisme, ne coûte pas cher

 

Comme ça manquait d'un brin d'ivresse

On a dû rajouter la Grèce

Ce chaud pays, où l'on paresse

Imaginez notre allégresse

Se l'adopter, quelle prouesse

 

Plus on est de fous, plus on rit

La crétinerie n'a pas de prix

Vit aux dépens des fortunés

Les athéniens qui se la pèlent

Pour quelques euros, vite gagnés

Vont pas quitter notre sainte chapelle

Quelle belle Hellène libérale

Mais au régime radical

Drague les patrons de l'hyper-classe

Les émigrés n'y ont pas leur place

Sur des barges, ils se massent

Modèle social selon ses pères

Pacsés au charbon, à l'acier

Naturellement, tous solidaires

Prétexte pour éviter les guerres

Dans leur tombe doivent se retourner

Ces missionnaires pour la paix

Les nouvelles luttes sont moins mortelles

Les financiers servent de sentinelles

Pour protéger armées de banquiers

Qui estourbissent notre porte-monnaie

Le capitalisme aux commandes

D'économies en redemande

Nous mettant parfois à l'amende

Pour nos dépenses, nos impayés

Avec d'énormes intérêts

 

La Grèce encore, bisque rage

Plus d'un million de crèves la faim

30% pointent au chômage

Mais au soleil, quel avantage

Ne risque pas mourir de froid

Tranquillement se chauffer les reins

Quand d'autres se noient en coquilles de noix

 

Mais comme toujours philanthrope

Lui vient en aide bonne vieille Europe

Pour quelques euros, jamais n'ergote

Même si c'est nous, qu'on paye la note

Epongeant dettes et impôts

Pour pas que la bourse tombe en morceaux

 

S'épauler entre richissimes

A condition, d'être tous égaux

Avec la Grèce y'a un abime

L'argent y file à vau l'eau

Ainsi s'enfuient nos capitaux

 

Les fondateurs de cet empire

N'avaient pas vu venir le pire

Débarquent sans le sou, des malfamés

Concurrençant nos travailleurs

Pour un salaire de la peur

Inévitable, d'office chom'du

Nos créateurs, à la rue

Pourtant orfèvres en leurs métiers

Promouvant le label français

 

L'Europe des 4, des 6, des 8

C'est tout pareil, vous passe la suite

On ne sait plus où on habite

Au ridicule, pas de limites

Car on a fait tout à l'envers

D'abord l'euro, qui nous coûte cher

Un franc ne vaut plus qu'une misère

Manque de loi, pour l'unité

Manque de sens, fraternité

Chacun pour soi, ses propres galères

Règles rigides imposées

Qui font pas l'unanimité

Juste pour nous casser le moral

En repensant au Général

Son Europe de France à l'Oural

 

Nous qui sommes fiers de nos régions

Dans le genre « chasse, pêche et traditions »

Où le bon vivre est religion

S'en est fini, plus de bon ton

Tous alignés de la même façon

Les commissaires veillent à Bruxelles

Tapent sur les doigts des plus rebelles

 

On vante l'Allemagne réunifiée

Où le chômage a régressé

Mais sur le dos des ouvriers

Pas de sécu et mal payés

Quel modèle de succès…

Qu'un argument certes imparable

Afin nous rendre tous coupables

« Français cossards, ingouvernables »

 

Europe vertueuse que faux semblant

Qui nous inonde de serments

Nous rendre heureux, alors qu'on crève

De belles promesses qu'on voit qu'en rêve

 

Certains pourtant y croient encore

Mais à coup sûr les plus forts

La plupart vivent de leurs rentes

Plaçant leur fric au CAC 40

 

Alors trouvez-moi bonne raison

D'être fidèle à cette union

Où diffèrent les institutions

Chacun se gérant à sa manière

Les policiers, les militaires

Peuvent courir les terroristes

Ne peuvent pas en faire une liste

Chaque pays a sa logique

En se foutant de la république

 

Quand il s'agit d'être solidaire

Pour faire la guerre dans le désert

Y'a que la France volontaire

La peau des nôtres, ne vaut pas cher

Chair à canon, nos mercenaires

Merkel de loin, nous regarde faire

Quant à l'Europe, sans commentaire

Même pas d'accord sur l'OTAN

Les uns l'espèrent comme parapluie

Les autres s'en passent, argent comptant

Le résultat bien désolant

Comme personne n'a d'avis

Tout le monde coure aux abris

 

L'Europe ne vit que de rapine

Un brin de Trump, un brin de Poutine

Pour exister, c'est sa combine

Des 2 côtés, pêche à la ligne

 

On appelle ça en abrégé

La CEE, ça fait de l'effet

Seulement qu'entre nous, petits poucets

Faire notre popote, sans abuser

Se proclamer maitres de la Terre

Alors qu'on est simple poussière

Ricains et russes, durs partenaires

Se la partagent la galette

Dans ces régions pétrolifères

Ne nous laissant que quelques miettes

 

Quelle perte de temps se congratuler

D'avoir créé cette Assemblée

De désoeuvrés qui sont légions

Mais par avares pour leur pognon

 

Même qu'on s'enivre de prétentions

A se répéter même moribonds

Qu'on a trouvé la solution

Pour nous guérir de cette obsession

Qu'est le cancer des Nations

 

Il est grand temps de mutualiser

Nos forces, nos génies français

Qui faute d'être soutenus se barrent

Aux USA, pour la plupart

Bien accueillis à coups de dollars

 

Ainsi pillé notre territoire

Sera désormais qu'une vieille histoire

Mondialiser, nouvelle tare

Si les chinois nous rentrent dans le lard

 

Coopération européenne

Qu'une illusion pour ses adeptes

Mais qui devront faire carême

Rapidement mis au régime sec

Mais quand on aime on ne compte pas

Quitte à finir la bourse à plat    JC Blanc avril 2017 (l'Europe dépassée, qu'une vieillotte idée)

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