Jamais vous ne leur donnerez l'espoir. C'est un don au-dessus de votre condition. Des heures de pénitence genoux ankylosés sur des marbres glacés, des récits édifiants des grands héros, des fables pédagogiques des prophètes, des contes exemplaires des sages ; voilà des cadeaux dont la fontaine jamais ne se tarira. L'aval en ses légendes a su enfanter, d'une montagne sèche, le torrent qu'il voulait pour ses ablutions. A rebours des pentes naquit un jour la source, car la mer qui n'était encore qu'une idée réclamait son géniteur. Mais comment inventer les séquelles bénies d'une cause sans présence ? Jamais vous ne leur offrirez la confiance. Sans doute y faudrait-il un peu plus que de piètres éloges, lesquels ne sont que bave obscène lorsqu'on sait de quel piédestal vous vous inclinez. Que croyez-vous qu'il adviendra de cette lie, au seuil de l'incertain ? Rien qu'une vilaine éclaboussure sur l'émail. Vous voudriez fructifier sans crainte du naufrage ; vous-mêmes créateurs du commun dans le champ sableux des mirages. Ni rancœur, ni esprit de vengeance, pas même une excusable jalousie. L'absolue richesse de leur faillite vous obligera.
Belle et profonde écriture
· Il y a plus de 5 ans ·nehara