confins

Gabriel Meunier

Une cachette parfaite

il n'y avait eu aucun bannissement
aux confins d'un pays perdu vous vous étiez réfugié
cette cachette - c'en était une - vous convenait très bien
une boulangerie un café une supérette une pompe à essence

le café n'était plus enfumé les quelques ivrognes pouvaient dormir
la boulangère était si belle que tout le monde n'achetait plus de viande
la supérette pas coquette ni chochotte fermait les yeux sur les vols de bonbons
la pompe à essence pompait peu mais cher alors tout le monde venait en vélo dire bonjour

en ce bout du monde tout le monde se fichait du reste du monde
nouvel arrivant ou pilier de bar personne n'était jugé
le bonheur était là aujourd'hui
maintenant
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