Conte relou

Hervé Lénervé

Moi, ce que j’aime bien dans les contes, c’est quand il y a un loup.

Tiens, « Le Petit Chaperon rouge », par exemple, lui, il est bien ! Il y a aussi les trois petits cochons, mais ça manque de gonzesses.

Tandis que dans le Chaperon, il y a, déjà, la vioque, mais le loup, la mange d'emblée sans préliminaire, Car il attend de la chair fraiche et il n'y a pas à dire, c'est quand même meilleur, enfin par ouïe dire, dis-je.

Donc, quand le Petit Chaperon rouge arrive toute mignonnette et proprette, lui, le loup, il est déjà dans le lit de la vioque à l'attendre. Et là, il y a ce morceau de bravoure, où la petite ingénue demande à sa mère-grand.

- Dis mémé-grand, pourquoi as-tu de si grandes dents, dis-donc ?

- C'est mon dentier, ma chérie.

Et là, il se la viole, puis il se la mange.

Sur ce, voilà qu'arrive un garde-chasse qui n'avait rien à foutre par là, mais qui était bien là, quand même, pardi ! Rien que pour faire chier.

Le loup, il se le viole, puis il se le bouffe.

Moralité du conte, il n'y a pas à dire, mais le loup, il a un sacré appétit.

Mon psychiatre conteste mon interprétation du conte. Bien sûr, il n'a pas lu « La psychanalyse des contes de fée » de Bruno Bettelheim. Pour un psy, c'n'est pas très sérieux !

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