Coupole de verre

Christian Lemoine

Tu redoutais les vagues de chaleur, et la possibilité critique qu'une franche coagulation se résumât soudain en un écroulement sordide. L'excitation des cellules, souvent, joint ses sarabandes à celles des thermomètres. Et les unes comme les autres s'assagissent dans la tiédeur, au point parfois de s'étioler. Dans les trépidations de l'air, il y a des fracas de coraux albinos, des déflagrations d'atolls plombés jusqu'à l'incandescence. Tu craignais la fournaise, et te voilà esclave des îles équatoriales. Equateur, car les tropiques se sont dissous, réduits en dépôts dénaturés sous la mer synthétique. Equateur, car de chaque part de cette médiane en fusion, les magmas d'atmosphère brûlée vont s'étalant jusqu'aux pôles assoiffés. Au milieu d'érubescences volcaniques, on voit des effervescences mousseuses crépiter comme autant d'ersatz dolorifuges. Et si l'éclatement d'une bulle en ébullition ajoute son ardeur à la contestation des magnétismes, ne s'en extrait à tout hasard qu'une projection fugace. Dans les soleils furieux croupissent des avatars distraits qui n'ont pas su à temps s'amender.
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