Créature

franekbalboa

Nous étions tranquillement attablés dans un bar du vieux Tours. Nous discutions avec un ami quand une femme en larmes entra. Elle était terrifiante dans son apparence, les vêtements déchiquetés, une partie des cheveux brûlés, et une entaille qui partait de la joue et se perdait sous les restes de son t-shirt. Mon ami se leva, se dirigea vers elle et lui offrit sa veste. Elle était littéralement horrifiée, jetant des regards furtifs partout autour d'elle visiblement en panique. Le patron du bar s'avança et l'installa à la table derrière nous il lui offrit un verre qu'elle descendit en une fois... Elle sembla se calmer, l'homme était très réconfortant. Il lui demanda ce qui lui était arrivé, elle refusa de répondre en hochant la tête énergiquement. La jeune serveuse arriva avec des compresses et entreprit de soigner la jeune femme. Je remarquai une dague dans son dos. Elle semblait être une femme combattante. Je m'interrogeai sur ce qu'elle avait dû affronter. Alors que les gens se massaient le long de la baie vitrée, on entendit une agitation étonnante dehors. Il devait être 3h du matin, et bien souvent, c'était justement l'horaire où la place se vidait. Alors que mon ami se levait pour voir ce qui se passe, un hurlement déchirant retentit. La fille se leva aussi sec, et après quelques pas s'effondra de fatigue, le visage crispé, furieux, et terrifié... 

Mon ami se saisit alors d'une épée exposée sur le mur, quant à moi, j'attrapais la dague et nous sortîmes contre le flot des gens paniqués qui se bousculaient pour entrer. 

Une créature monstrueuse se dressait face à nous. Elle devait mesurer deux mètres cinquante de haut, son visage putréfié laissait paraître par endroit le crâne, des lambeaux de chair moisie pendaient partout de ses bras et jambes. À la place de ses mains se trouvaient quatre griffes recourbées incroyablement tranchantes.

Mon ami jaillit et frappa très fort avec l'épée bâtarde qu'il maniait avec une dextérité étonnante, je lançais des coups de dagues quand je me fis surprendre par un coup porté à mon torse. La douleur était atroce, une odeur de chair brûlée emplit alors l'air, je regardai rapidement les entailles je vis alors ma poitrine brûlée et tranchée, ruisselant d'un sang séché. J'eus un haut-le-coeur quand quelqu'un me leva et m'enveloppa dans un linge pour protéger ma poitrine. Le linge était imbibé d'une substance étrange qui me soulageait je tournai la tête et vit alors la jeune femme qui prit gentiment la dague et me donna une lance. Le patron du bar sortir alors armé de deux griffes, littéralement furieux. Il me tendit le bras, je me hissais à lui et me relevais alors. 

La femme fonça pendant que mon ami tranchait à tout va. Le patron se rua à son tour et attaqua lui aussi. Le spectacle était abominable, le monstre frappait partout de ses griffes enflammées, nous foncions et frappions, nous retirions, encerclant l'adversaire, la tâche n'était malgré tout pas simple du tout. Le patron faisait face et provoquait le monstre, qui se ruait sur lui, j'étais sur sa gauche, la fille sur la droite et mon ami dans son dos. Les coups pleuvaient, le monstre ne faiblissait pas dans ses attaques. En revanche les entailles continuaient de se creuser le long de son immonde carcasse.

Après une longue demi-heure, je frappai avec tout ce qui me restait de force sur son bras qui fit alors tomber sa griffe. Mon ami trancha sa jambe, la jeune femme se rua dans son dos et planta sa dague qui s'illumina. Un hurlement macabre déchira le silence nocturne... La tête se leva, et le patron envoya ce qui lui restait en tranchant sa gorge.

La tête chut alors dans une fin triviale. Nous étions exténués et perclus de crampes. Alors que nous nous relevions avec difficulté, la tête sourit, et une explosion énorme nous projeta tous quatre contre les murs de la place. Nous perdîmes alors tous connaissance, les facades furent ruinées par le souffle énorme de l'explosion... 

La créature s'évapora dans le ciel, se transformant en une nuée de mouches vaporeuses vert sombre. 

Lorsque les secours arrivèrent, personne ne comprit ce qui s'était passé. Nous étions tous évanouis, les corps entaillés et brûlés, les baies vitrées avaient été soufflées, et au milieu de ce spectacle de désolation, un arbre magnifique avait poussé au milieu de la place, un magnifique cerisier en fleur qui semblait avoir été provoqué par l'explosion. 

Lorsqu'ils se réveillèrent à l'hôpital et qu'on leur expliqua ce qui avait été découvert, le choc fut total, ils ne purent expliquer la présence de l'arbre. En revenant sur place, constatant les dégâts causés par la créature et cet arbre qui était intact, comme s'il était né tout juste après l'explosion qui avait soufflé la place. Tout était en travaux. Les quatres alliés d'un soir côte à côte et immobile fixant cet arbre surnaturel avaient tous plus de questions que d'explication sur ce qu'ils avaient vécu.

  • Je crois avoir été là, cette nuit-là, je me suis battu comme j’ai pu, mais le patron du bar « le bon coin » à Montreuil a eu le dessus et m’a foutu dehors de son estaminet. J’avais cessé de raconter mon histoire, car personne ne me croyait, préférant prétexter un délire dû à mon état éthylique, mais c’est fini, puisqu’il y a eu des témoins de bonnes fois de la scène, je repars au combat. Je vais faire un malheur, tout massacré dans son putain de bar… j’y retourne… j’te raconterai.

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • Hahaha le combat ne vaut pas par la grandeur de l'exploit accompli, c'est ce pourquoi on s'est battu qui détermine sa valeur cher ami ;)

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Djinn

      franekbalboa

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