Cri de douleur et de désespoir

Dominique Capo

émotions exacerbées...

Parfois, je me demande pourquoi je fais tant d'efforts pour publier tous les textes, articles, brèves philosophiques, pensées ou expériences personnelles, etc. que je diffuse ici. Car caque jour, je m'y épuise.

Chaque jour, j'y consacre un temps inestimable que je pourrais utiliser afin de poursuivre la rédaction de mon ouvrage sur les origines idéologiques et ésotériques du Nazisme. Je pourrais aussi l'utiliser afin de corriger d'anciens écrits dans le but qu'ils soient publiables chez un éditeur digne de ce nom. Je pourrais les corriger, les rectifier, leur enlever leurs coquilles, lourdeurs, fautes d'orthographe ou de grammaire, leurs répétitions. Et, ensuite, peut-être, grâce à cela, me faire connaitre davantage en librairie, auprès du grand public.

Chaque jour, je m'épuise. Chaque jour, j'use toute mon énergie, toutes mes capacités, toutes mes facultés intellectuelles, toutes mes connaissances, tout ce que je ressens, tout ce que je vois, tout ce que j'analyse sur le monde et l'humanité qui m'entoure. Uniquement dans le but de vous satisfaire, vous lecteur, vous lectrice.

A chaque fois, j'en suis heureux, de partager tout cela avec vous, bien entendu. Mais c'est souvent pesant. C'est un engagement quotidien auquel je me voue parce que vous attendez ce que je publie avec impatience, avec bonheur, pour quelques uns ou quelques unes.

Mais l'immense majorité ne fait que survoler ce que je leur propose. Elle ne fait que regarder deux secondes l'image qui accompagne mon texte. Ne se contente que de critiquer, d'y voir les failles et les faiblesses, alors que j'y ai consacré tant de temps et d'énergie. Ne se contente que de les envisager comme de simples distractions, des passe-temps lorsqu'on a rien d'autre à se mettre sous la dent ; épisodiquement. Ne se contente que d'en effleurer le minimum de ce qu'ils évoquent, des notions qu'ils tentent d'approfondir, de creuser, d'élargir.

Alors, oui, parfois je me demande pourquoi je fais tout ça, alors que je pourrais consacrer la totalité de mon temps, de mon énergie, de mes connaissances, de mon intellect, de mes réflexions, de mes expériences, à des fins plus égoïstes. Afin de sortir de l'anonymat où je suis cantonné. Afin de partager tout ça, et bien plus encore, avec des personnes qui sont présentes dans la réalité.

Ce besoin que j'ai de partager avec les autres au-delà de Facebook, ou d'Internet plus généralement, est viscéral. Cette quête que je poursuis avec acharnement, jusqu'à m'y épuiser, jusqu'à ce que mon âme et mon cœur en soient morcelés, non seulement se fait dans l'indiférence quasi-générale, mais aussi dans l'ignorance de la main que je tends à ceux et celles que je désirerai plus que tout au monde côtoyer dans la réalité.

Je ne suis pas d'accord quand d'aucuns soulignent qu'Internet ou Facebook ne sont que des outils destinés à demeurer virtuels. Car derrière chaque ordinateur, derrière chaque profil, existe un homme, une femme, avec une personnalité, des valeurs, des qualités et des défauts, des forces et des faiblesses, un métier, des passions, des expériences de vie. Et ce qu'ils dévoilent d'eux ici ou ailleurs est le reflet de ce qu'ils sont dans la vie réelle, qu'ils le veulent ou non.

Or, ce qu'ils en montrent, par leur indifférence, par cette étroitesse d'esprit lorsque quelqu'un comme moi leur tend la main, parce qu'il est plus facile, plus simple, de se cantonner aux habitudes, aux images, me blesse. Ça me meurtrit au plus profond de moi-même. Alors que je n'ai qu'un seul rêve : briser ce mur qui nous sépare pour enrichir notre relation dans la réalité. Ce qui, en soi, n'est pas impossible, infaisable, malgré la distance qui nous sépare, malgré nos emplois du temps souvent difficiles à concilier, malgré nos différences d'age, de milieux socio-professionnel, culturels, ou autre.

Si c'est impossible, c'est parce qu'ils ou elles ont décidé que c'est impossible. Parce que lorsqu'il s'agit de se consacrer à d'autres choses, le temps, l'énergie, l'envie, etc. est aisément trouvable. Et ça, pour moi, c'est une torture insoutenable ; elle me déchire, me détruit. Alors que, de mon coté, je fais tant pour demeurer disponible, à l'écoute, ouvert, affectueux, amical. Alors que je donne tant de ma personne, en écrivant tant pour eux et pour elles. Mème si chaque texte, même si chaque phrase, même si chaque mot que je publie ici, je l'aurais de toute façon écrit ; même si en d'autres temps, avant qu'internet n'existe, ils seraient ensuite resté au fond d'un tiroir.

Alors oui, ma sensibilité exacerbée - dans ce domaine en tout cas - fait que j'en suis très malheureux. Souvent, quand j'y pense, j'en ai les larmes qui me montent, malgré moi, aux yeux. Ça déchire mon âme. Certains et certaines s'exclameront alors que je devrai pas attendre autant de ce genre de relation. Que je ne devrai pas être en attente, aussi exigeant avec moi-même ou avec les autres. Que les gens m-offrent ce qu'ils peuvent ou désirent me donner. Qu'il y a un tas de facteurs extérieurs qui sont à prendre en compte : travail, famille, temps, amis, occupations, etc. C'est vrai, j'en suis le premier conscient, et c'est un point que je ne remets nullement en cause ; je ne juge et ne condamne, et ne le ferais jamais. Car moi-même, pour des raisons qui n'appartiennent qu'à moi, je suis soumis aux mêmes règles et aux mèmes contraintes.

Cependant, je n'ai pas honte de revendiquer cette envie, avec force, avec détermination, avec passion, de dépasser ces clivages, de dépasser ces clichés imposés. Je ne m'y plie pas, et je ne m'y plierai jamais, quelles que soient les difficultés, les épreuves, les trahisons, les désillusions, auxquelles j'ai été, je suis, ou serai, confronté. Car renoncer montre la petitesse, l'étroitesse de vue, de ceux et celles qui brandissent cette excuse pour ne rien changer; Et je ne suis pas de ceux-là.

C'est une attitude minable, égoïste, petite, montrant l'insignifiance et la peur de ceux et celles qui usent de ces prétextes pour dire "non" aux personnes qui, comme moi, ont envie d'aller vers eux ou vers elles. Cette peur de l'autre parce qu'il agit, pense, différemment, que ces ambitions ne se cantonnent pas à ce qui lui est connu, réconfortant, utile... Mais, au contraire, user de ce qu'est Internet ou Facebook comme formidable moyen de croiser l'existence de personnes qu'on n'aurait jamais eu l'occasion de rencontrer dans la vie réelle, afin de nouer des liens privilégiés, forts, amicaux, sincères, francs, qui sortent de l'ordinaire, et qui enrichissent mutuellement les deux parties concernées.

J'enrage autant que je pleure, d'être confronté à tant de méfiance, à tant de concepts désuets, tant de médiocrité de vue et d'esprit, alors que je donne tant de ma personne, volontiers, sans regrets ni remords, je tiens à le préciser. Mais oui, en retour, j'attends de réaliser ce rêve qui est d'être plus proche amicalement, des gens qui me semblent - c'est mon ressenti à leur propos - intéressants, enrichissants, exaltants, susceptibles de m'ouvrir de nouvelles voies que je désire explorer.

Ces personnes, pour la plupart, ont mon numéro de téléphone, personnel et portable. Je ne demande pas l'impossible. Mais je le demande, et je revendique cette demande. Ça fait peur ? Eh bien, je dis ceci : cette peur est le fruit d'une façon d'envisager les relations humaines qui est minable, médiocre, petite. Une étroitesse de vue et d'esprit, d'analyse et de sentiments, qui n'honore par ceux et celles qui s'y soumettent. Cette peur de cette main tendue me fait mal, mais me mets aussi en colère. Elle m'amène à me demander si ce que je fais ici en divulguant tous mes textes, en vaut la peine. Si ces personnes envisagent les choses ainsi, c'est que cette part d'humanité qui sommeille en moi, et qui est l'un de mes bien les plus précieux, est morte ou agonisante en eux. Et je les plains. Je les plains du plus profond de mon cœur et de mon âme. Mais je ne renoncerai pas pour autant ; que ce soit vis à vis de ces gens, ou d'autres que je serai amené à croiser à l'avenir.

Quant à ces personnes qui comptent pour moi et qui ont mon numéro de téléphone personnel ou portable : juste un SMS, juste un coup de fil de temps en temps. Montrer que la valeur que je leur porte, que l'affection que j'ai pour elles, si elle n'est qu'une utopie, de la naïveté à leurs yeux, en est malgré tout bien réelle. Mieux encore, je revendique, j'exalte, cette utopie, cette naïveté. Je les brandis fièrement comme un étendard, même si cela va à contre-courant des préceptes actuels. Je les alimente, je poursuis cette quête dont ils sont les symboles.

Par contre, si j'use de toute mon énergie, de mon temps, de ce que je suis au plus profond de mon être, je me pose des questions. Si ça en vaut la peine ? Oui. Mais est-ce que je dois accepter que ceux et celles qui survolent mes écrits, qui les ignorent, qui les négligent, avec lesquels je n'ai aucun contact en aucune manière, continuent à agir ainsi, non. Je ne le crois pas. Et dans ce cas, quitte à dépenser tout ce que j'ai décris dans ce texte, autant le faire auprès de ceux et celles vers lesquels j'ai envie d'aller ; les autres, qu'ils aillent au Diable. Car dans ce cas, je préfère retourner à l'anonymat qui a longtemps été le mien avant que je ne commence à publier sur Facebook. Ils ne méritent pas mes égards. Ils ne méritent pas que je m'use la santé - physique ou mentale - pour être négligé, humilié mème.

Les personnes qui ont mes numéros de téléphone se reconnaitront - du moins je l'espère. Je gage que ce cri de douleur et de colère va rester lettre morte. Ou n'aura que très peu de retentissement. Mais, au moins, ai-je ma conscience tranquille, sereine. Car cela faisait longtemps que j'avais le besoin de le crier haut et fort à la face du monde. Peut-être, après avoir lu ce texte, certains et certaines se détourneront lâchement de moi. Ce ne serait pas la première fois. Tant pis, j'en ai vu d'autres, et j'en verrai d'autres. Mais, en tout cas, que ceux et celles qui ont mes numéros de téléphone sachent que ce sont eux et elles que j'ai choisi, avec toute la profondeur de mon cœur et de mon âme. Je le revendique une fois encore. Oui, je désire dépasser internet et Facebook dans les relations que j'entretiens avec eux et elles. Ça les déstabilise, ça leur fait peur, pas le temps, trop de distance, ou autre subterfuge. Je les balaie d'un revers de la main, car moi je sais que je suis capable de dépasser cela pour aller vers ces gens. Ce n'est pas un obstacle, à mes yeux. Et je suis prêt à m'en donner les moyens, si nécessaire. Et qu'elles sachent que je ne leur demande pas un tel investissement en retour. Je ne le ferai jamais. C'est juste moi, qui suis prêt à le faire. En ce qui les concerne, c'est de laisser cette possibilité exister, grandir, murir, s'enrichir, se dévoiler, juste ça, rien de plus, rien de moins...

Et maintenant, je retourne à la rédaction de mon livre sur les origines idéologiques et ésotériques du Nazisme...

  • Peut-être un petit texte pour vous consoler: "Virtuel ou pas" que j'ai publié ici.

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Coucou plage 300

    aile68

  • Hélas mon ami, je n'arrive plus à lire de longs textes vu ma santé ; mais oui je survole certes en diagonale, mais je ne veux pas vous perdre de vue, quant à votre belle écriture, ne m'en voulez point.

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Img 20170918 100320

    Aurore Rodi (Ancienne Alice Gauguin)

    • Pas de soucis ; que t'arrive t'il ?

      · Il y a plus de 6 ans ·
      4

      Dominique Capo

  • Je comprends ton découragement Dominique, il est vrai que lorsque l'on écrit, on apprécie parfois des retours, pour le plaisir aussi, les vacances se terminent aussi et les échos reviendront... courage à toi et bonne rédaction

    · Il y a plus de 6 ans ·
    W

    marielesmots

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