D'Alice à Laurent

Je t'emmènerai un jour à la chasse avec Papa, il est d'accord, à condition que tu respectes les règles du parfait chasseur. L'autre jour chez toi fut divin, serait-ce le moment de t'appeler Chéri? J'aime l'idée de continuer à s'écrire comme dans les histoires d'autrefois où le téléphone servait si peu. Je m'imagine en crinoline et toi avec des guêtres et des rouflaquettes. Comme j'aimerais m'endormir dans tes bras encore une fois, une nuit! Ne tardons pas trop pour aller voir ta vieille tante, la pauvre, elle doit bien souffrir dans sa maison de retraite! Mais au fait tu n'as pas d'autre famille? Des parents, des frères et soeurs? J'espère que tu m'en diras plus la prochaine fois ou est -ce un sujet tabou? Demain j'irai me promener sur le pont où nous nous sommes connus, j'espère que tu y seras. J'irai en fin de journée, je voudrais tant te revoir! Mais j'y pense, nous pourrions organiser une rencontre avec mon père, ce serait pour lui l'occasion de parler chasse, tu t'en doutes bien mais aussi de connaître celui qui fait battre mon coeur... Je sais que tu as du mal à me tutoyer encore, cela dit le vouvoiement te va si bien. Moi je suis une incorrigible malappris, je ne perds pas une occasion de me familiariser avec les gens. Ne va pas croire par là que je m'énamoure du premier venu, loin s'en faut! C'est ton regard perdu dans le lointain  qui m'a séduite. Voilà qui est dit! Ainsi donc  à demain peut-être, je mettrai mon béret orange histoire de nous rappeler notre premier rendez-vous.

Bien à toi,

Alice