Dames de bien pour leurs bons soins
Jean Claude Blanc
Dames de bien pour leurs bons soins
Dames de bien, dames de soins
Toujours présentes en cas de besoin
Votre quotidien c'est le service
Pour colmater les cicatrices
Quel sacerdoce pour tant de misères
Des moindres bobos jusqu'aux plus graves
Nombres de kilomètres, braves infirmières
A parcourir pour chasser le mal
Vous êtes notre France solidaire
Tant que l'on pète la santé
On vous ignore superbement
Pourtant on devrait se méfier
On devient patraque en vieillissant
A votre compte et en équipe
Fidèles, vous l'êtes à votre public
Au cabinet, à domicile
Votre clientèle pas facile
Dans nos campagnes, nos patelins
Lorsque la douleur gagne du terrain
Seuls, isolés, plus qu'un recours
On vous appelle au secours
Professionnelles et discrètes
De consulter des tas de malades
Panser les plaies, faire des toilettes
C'est pas vraiment une balade
En plus d'être femmes soignantes
Vous jouez le rôle de confidentes
Dorlotant le corps et l'esprit
Que de souffrir, on l'oublie
Juste un moment, un peu de répit
Monique, Chantal, Laetitia
Corine et autres bonnes sœurs
Se précipitent, quand ça va pas
Pour conjurer nos petits malheurs
Hélas pas de légions d'honneurs…
Acte médical, pourtant chef-d'œuvre
Savez, les mecs font les costauds
Tremblent de chocottes pour leur chère peau
Geignent en silence, mais bien contents
De se faire plus de mauvais sang…
Fait l'expérience à mon insu
Salement brulé par tous mes membres
Chaque matin, chez moi, bienvenues
Pour me charcuter, d'une main tendre
Avec des gestes millimétrés
La précision, sacré boulot
Me demandant avec doigté
Si de cette épreuve, j'en bave pas trop
A l'écorchage chirurgical
Je m'y soumets avec ferveur
Même si ce n'est pas un régal
Confiance en vous, Dames de douceurs
Pauvre chochotte, je vous attends
Pour vos pommades et vos pansements
Même bavarder, juste un instant
Mais vous n'avez hélas pas le temps
Tellement patientent d'autres patients…
Mes bienfaitrices juste un moment
Vous restaurez même mon moral
Me rassurant, d'être bien portant
Dans quelques semaines, ma vie normale
Arrive à point cet accident
D'un bricolo, bien imprudent
Vais en tirer les conséquences
De mes folies, j'ai pris conscience
Mais grâce à vous, dames de sciences
Accoutumées à ces bêtises
De ces domestiques mésaventures
Déballez vite de votre valise
Pour nous guérir, outils de torture
Suis à vos ordres, n'ai guère le choix
Pas envie de faire du cinéma
Blessé, meurtri, on ne pense qu'à soi
Ayant fauté, ne me plains pas
Feu de la Saint Jean, bien réussi
Ayant bravé les interdits
Certes le fougat je l'ai franchi
Mes bras, mes jambes, une rôtisserie
Même pas kasher, donc pas bénis
Huit jours plus tard, ragaillardi
En grimaçant seulement j'en ris
Faire le malin, mal m'en a pris
Peut-être ne suis-je pas très cuit…
Merci à vous, chères infirmières
Qui sans arrêt doivent satisfaire
Vos abonnés trop téméraires
Leurs négligences, les réparer
Forces compresses et d'empathie
Ces quelques vers, vous les confie
Qui êtes pleines d'humanité JC Blanc juin 2016 (pour mes douces soignantes, ma gratitude)