Dans le jardin

aile68

Me rappeler le nom de cette fleur que j'avais plantée et qui pousse au fil des années, un nom qui rime avec "cumin" j'ai l'impression, sa couleur est le bleu, un bleu qui tire sur la lavande peut-être. C'est une jolie fleur toute petite, sans corolle, on la trouve en pot dans le jardin ou dans la pelouse, ses graines ont même volé chez le voisin, c'est mignon. Elles se combinent bien avec le narcisse dont la blancheur si fine laisse passer la lumière du soleil, c'est comme un petit miroir tourné vers le ciel.

Me rappeler les choses que j'ai à faire dans la journée, une journée qui semble humide comme la rosée du matin. Fera-t-il beau à Pâques? Les giroflées au parfum si particulier auront-elles poussé? Pour l'instant elles ne donnent aucun signe de vie. Ma mère dit qu'elles ont séché, elle a peur tous les jours mais son coeur est encore aimant, il bat au rythme de ses enfants qui vont et viennent dans la grande maison... Je lui ramènerai des rameaux de laurier rose ce dimanche. Les fleurs sont encore en boutons mais je compte sur l'eau du vase pour qu'ils s'ouvrent.

Je ne peux oublier que ma mère est une fleur fragile toujours belle malgré le passage des années, elle ne fait pas son âge, elle défie le temps et les douleurs toute la journée et toute la nuit durant. Elle se lève le matin comme quelqu'un qui a perdu sa moitié, leur histoire a plus de cinquante ans... Je me plaît à croire que ma mère avait l'aspect d'une Cendrillon quand elle a plu à mon père, elle avait de la cendre sur les joues quand elle faisait le pain pour la semaine, c'était une belle Cendrillon plus belle que celle des livres car elle était vraie, leur histoire vaut le détour, elle est fantastique, étonnante, détonante. Mon père aurait voulu avoir des chevaux quand il a eu sa propriété à un âge où les hommes blanchissent, il en a étonné plus d'un, c'est mon père ça, jamais à la ramener mais c'était quelqu'un et il le reste, comme ma mère.


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